Azul nous apporte un
EP qui nous permet de réfléchir sur plusieurs aspects de la vie.
Y-a-t-il un avenir, un après ? Et comment vois-je mon aimée,
pour les hommes. Les femmes peuvent inverser et penser à leur aimé,
ce qui sera plus difficile sur une chanson comme « Emma ».
mais on peut toujours retenir une leçon, si leçon il y a.
Azul chante l’amour.
C’est banal me direz-vous. Non pas, non pas, l’amour n’est
jamais banal. Une femme qui vous quitte, le désir, toutes ces choses
marquent la vie des hommes. On ne finira jamais de chanter le rapport
entre un homme et une femme, tant il est compliqué, mais ce rapport
compliqué vient d’un événement connu ou pas dont je ne parlerais
pas ici.
Le blues d’Azul,
je trouve que ce titre sied à cet EP. Azul est un groupe de Blues,
non pas le Blues comme vous l’entendez les amis, non pas Muddy
Waters, BB King, non, mais plus proche du flamenco (?). D’ailleurs
il y a ce sont latino dans quelques chansons. Je pense que l’ont
peut chanter du blues autrement. Je ne verrais pas comment qualifier
la musique d’Azul en dehors du mot Blues. Chanson française ?
Oui bien entendu. Mais cela veut dire quoi ?
Six titres dans cet
EP. Six titres pleins de richesses. La musique est bien composée,
elle est belle. La voix du chanteur est une voix de chanteur
français. Elle frôle celle du « Rock saucisson ». Mais
non, elle est plus profonde. Elle chante le Blues. Chanteur de Blues,
voilà la voix. La musique n’a pourtant pas tout-à-fait la
tristesse du Blues, mais la voix et les paroles oui, et c’est cela
qui fait d’Azul un groupe particulier.
A-t-on autre chose à
dire sur cet EP ? Non, pas moi. J’ai tout dis. Est-ce que je
l’aime ? difficile de répondre. Comment juger ? Oui il y
a des artistes dont je n’ai aucune difficulté de dire que je
n’aime pas. Mais avec Azul, dire « je n’aime pas » ce
serait peut-être ne pas comprendre cette tristesse, qui m’a
profondément marquée. Vous direz que je suis sensible. C’est
vrai. Lorsque j’écoute la musique, regarde un film, lit un roman,
une bédé, je suis dans l’histoire. Alors ai-je aimé ou pas
Azul ? Je dirai que après écoute, je n’ai pas le blues.
Nous allons
maintenant donner la parole à Azul, voir si j’ai bien compris ce
que je vous ai expliqué et approfondir un peu plus :
INTERVIEW D’AZUL
« Pour
moi, la chanson, c’est chanter » (Azul)
Bonjour Azul,
après écoute de votre EP, et en écrivant la chronique, cette idée
m’est venue (d’où le titre), Azul chante le Blues. Qu’en
pensez-vous ?
C’est
la deuxième fois que j’entends le terme. Je suis d’accord. Il y
a cependant plusieurs facettes dans mes chansons, il y a des moments
plus ensoleillés.
Dans les six
chansons de votre EP, on sent beaucoup de tristesse dans votre voix.
Cela crée un contraste avec la musique parfois plus légère. Est-ce
que je voix clair ?
C’est
assez clair. Lorsque je chante, je rentre dans le thème, j’essaie
de créer un équilibre. Dans chaque tristesses il y a une joie. Il y
a toujours une issue.
Que pensez-vous de la chanson française aujourd’hui ?
Je
suis assez mitigé. On est plus nombreux qu’avant, cela donne une
différence. Je suis nostalgique de Souchon, Goldman. Il y a des
artistes comme Stromae ou Christine and the Queens. La chanson
française revient. Benjamin Biolay mérite son talent, mais pas
autant.
Pour
moi, la chanson, c’est chanter. Je me sens comme un conteur. Peu de
gens nous ont fait vibrer comme Gainsbourg.
J’aime
la chanson française populaire. Quand le public chante c’est
merveilleux, comme pour Gainsbourg : « la Javanaise »,
Souchon : « Foule sentimentale ». C’est pour cela
que je fais ça, pour chanter des chansons populaires.
J’ai
découvert une artiste : Agnes Dihl : « La plus
belle, c’est ma mère ».
J’ai entendu
des sons latinos dans vos chansons, pourquoi ?
Je
suis d’origine espagnole. j’ai eu l’occasion de vivre au Brésil
et de jouer dans des batoukadas : ce sont de gros blocs
brésiliens. J’ai travaillé là dedans. La world-musique me plait.
Je viens du Rock mélodique : Queen, Extreme. Cette espèce de
joie, de soleil, j’aime la bossa.
Parlez-nous d’Azul en quelques mots.
Je
joue avec des musiciens depuis un moment.
Pensez-vous qu’Azul sorte du lot ?
Oui.
Pour être honnête, je pense juste avoir une place. Je sors du lot
parce que je ne sais pas avec qui me comparer.
« Je fais de la musique
que j’écoutais » (Azul)
Quelle genre de musique aimez-vous entendre ?
En
ce moment j’écoute Vulspeck, qui joue une espèce de Funk Pop.
C’est très instrumental. J’aime la musique instrumentale comme
Synapson ou la musique classique.
Qui est pour vous LE
modèle, celui qui vous a apporté le plus ?
Je
n’ai pas l’âme d’un fan. Si je devais donner des noms :
-
Jean-Jacques Goldman : ce qu’il écrit pour lui et pour les
autres.
-
Sting : la perfection absolue avec Police et en live à 64
ans... c’est parfait.
Revenons au EP. Les titres
sont différents, vous parlez beaucoup d’amour, d’attirance
envers les femmes, de séparation. Il n’y a que deux chansons qui
abordent d’autres sujets. Est-ce pour vous important de chanter
l’amour ? Ce rapport du couple, pas toujours facile ? De
la tristesse d’une séparation ?
Ça
va avec ce manque de chansons aujourd’hui. De quoi parler
d’autres ? C’est quand même une quête de l’amour. A
chaque étape, il se passe quelque chose. Attirance, déception…
Mon deuxième album parlera un peu d’autres choses.
« De
quoi parler d’autre ? » (Azul)
« Sous la surface »
m’a fait réfléchir. En fait dans cette chansons il n’y a aucune
espérance ?
Si,
justement j’entends « un ange qui passe »
Profitons du moment présent, jette ton masque. Cette chanson est
pleine d’espérance.
Alors je n’ai rien
compris !!!
L’important
d’une chanson c’est ce que l’auditeur en fait.
Vous utilisez des termes
religieux, comme « ange » ou « état de grâce ».
Pourquoi ?
Je
suis très romantique. Je vois le côté lumière plus que le côté
sombre. Je vois Cupidon. « État de grâce » c’est un
état de plénitude, de bonheur absolu. Les termes font plus
référence à l’amour qu’au religieux.
« Frères » me
paraît la chanson la plus difficile à saisir. Pouvez-vous nous en
dire deux mots ?
Elle
raconte une histoire de déracinement. Je pense aux réfugiés qui
arrivent avec beaucoup d’espoir, mais en arrivant ici, il peuvent
voir que c’est pire que là-bas. Même par la famille qui les
entourent. Cette chanson parle de désillusion. Là il n’y a pas
d’espoir.
Pourquoi faites-vous une
différence entre « cousins » et « frères » ?
C’est
l’expression « Eh cousin ! » qui est différente
que « Tu es mon frère » En fait c’est un jeux de mot.
Dans cette notion de famille la différence « cousin » et
« frère » montre une hypocrisie, un jour tu es « mon
frère ! », un jour tu ne l’est plus… « Eh
cousin ! »
Coté musique, le travail
est assez surprenant. Il y a dans votre EP une beauté technique. Les
morceaux ne sont pas simples. Comment composez-vous, Azul ?
La
guitare est mon instrument de composition... soit arpégé soit
rythmique, cela part de la guitare. Beaucoup de textes on été écris
par Nicolas Dubois. J’écris, je trouve les mots ou je passe du
temps avec mon ami qui sait écrire. J’ai plusieurs façons :
soit par la musique, soit par le texte.
Chers amis, j'ai beaucoup aimé parler avec Azul. Sa musique m'a fortement ébranlé, ce n'est pas du Zappa ou du Punk Rock Noïse, mais pour apprécier, il faut se poser et écouter. Vraiment une belle découverte.
Crédits photos: http://www.alexandredumont.com/
Ichigo Samuru
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire