jeudi 10 août 2017

PETOSAURE est un Docile Ami

Le Fantôme de l’Enfant par Petosaure




Petosaure qu’est-ce donc pour un animal fantastique ? Ou alors est-ce un nouveau groupe de Metal ? du lourd, qui envoie qui écorche… à voir la pochette. Une pochette d’album qui dérange nos petites certitudes, une pochette qui nous dit : « Vous entrez dans le monde qui n’est plus celui-là, lorsque tu auras écouté l’album en entier... ou pas ». Qui n’est plus celui-là, car la fin n’est pas encore là, ni un autre monde, pas encore, peut-être pas celui que veut Petosaure.

Ne soyons pas peureux ouvrons la porte, avez-vous peur des fantômes, du fantôme de l’enfant ? Une douce musique vous accueil, courte mais drôlement efficace, car elle rassure après le choc du visage, le visage de l’enfant fantôme. Une rose et un revolver… Qui dira ce qu’ils font ici et là ? Pas l’ombre de Bernard Lavilliers que l’on croit apercevoir tout au long de la visite. Et de morceau en morceau nous entendons des chansons empreintes de douceur violente. Ce n’est pas du Metal, même si nous rencontrons soudain la gorge du diable parfois sournois, c’est du doux Metal… cela n’existe pas ? Non mais comment dire autrement cette douceur métallique, cette musique un peu électronique par moment, classique aussi avec une fin surprenante que nous reverrons plus tard... il n’y a pas que le fantôme de l’enfant, il y a des ombres.

Le Love viseur nous fait voir qu’a travers les textes de Petosaure, nous semble vibrer la poésie qui nous attire en avant, qui n’est pas négative, ni positive d’ailleurs. Petosaure n’a pas de message à faire passer, il chante la vie, l’amour la mort, la destruction de ce monde invivable, « inaimable », invivable en vrai, au fond. En pénétrant dans la maison de l’enfant fantôme, dans l’univers (décalé forcément) de Petosaure, nous nous sentons bien, les notes volent virevoltes, les percussions aussi : charmants morceaux musicaux... chante, chante, chante.

Petosaure n’a pas la clé de Sion, c’est pour cela qu’il dit qu’il n’a rien n’à dire, pas de message, pas de revendication. Ben quoi, il chante cette non vie, tel un troubadour, afin que l’on écoute en n’en ressortant un peu différent… ou pas. Il révise la cigale et la fourmi vue comme une pute. Il y a quand même un message, eh oui. Le fantôme de l’enfant hante cette maison Petosaure. La fourmi est une pute, la société de consommation n’est-elle pas autre chose ? Elle qui tue l’enfance ? la poésie ? la musique ? C’est ainsi que je comprends Petosaure. Il veut détruire ce monde, mais pas en hurlant des slogans qui disparaissent aussi vite qu’ils sont venus. Je ne pense pas que dans cette maison à 10 pièces vous trouverez un Rockeur décoré de la légion d’honneur, une telle fumisterie n’est pas dans la musique de Petosaure. L’artiste poétique est droit. Il ne fait pas le chanteur pour faire le chanteur, ces chansons sont belles, envoûtantes, nous pourrions y trouver des comparaisons, mais à quoi bon, juste savoir que le jazz s’y cache.

Ces éléments devraient vous encourager à écouter cet album incontournable. Seul au monde, sur la plage, ou vous voulez finalement, vous allez vous régaler d’un vrai artiste, un artiste qui n’a pas peur d’être. Ce qui devient rare. Un artiste qui ne pense pas à devenir un géant qui ne se voit même plus les pieds et écrase son voisinage, alors s’il y arrive il voudra rapetisser… ou pas. Que savoir de ce grand auteur compositeur, interprète. Voyez, j’ai utilisé le mot grand. C’est un grand… ou pas. C’est un grand… ou pas. Oui c’est un grand. Un Petosaure cela ne peut pas être petit, c’est ridicule, et quand nous avons avec une grande délectation sonore écouté les dix petites pièces de Petosaure on dit encore.


J’aime bien le Roiseau que l’on croise dans l’une des pièces. C’est beau un Roiseau, c’est très jazzy et nous voilà dans la jungle musicale de Petosaure, tellement d’idées à gravir, un tel univers bouleversant, dérangeant, intéressant, florissant, émouvant, reposant… la fin d’un monde inutile ? L’ambiance nous laisse dans une situation de réflexion… ou pas. Et le son électronique nous ramène dans la dernière pièce ou la docile amie qui s’y trouve depuis bien des années, plus de 50 ans… ou pas. Il paraît que l’on vivra deux cents ans ? Allez savoir dans la maison de Petosaure, hantée par le fantôme de l’enfant, et soudain un final, quel final qui nous reconduit à la porte de sortie, mais c’est grandiose : comme un souvenir d’un solo de Ponty sur King Kong, un souvenir seulement … ombre bienveillante qui nous raccompagne et c’est terminé… trop tôt. Il y a bien des choses étranges dans la maison de l’Enfant Fantôme, venez amateurs de musique, de chansons vraies, venez osez entrer, personne ne vous fera du mal… on s’y sent bien. Petosaure est un docile ami.

© D.R.

PETOSAURE A LA QUESTION

PETOSAURE, un nom qui sonne fort. Un nom dont l’origine semble prestigieuse. Ce qui fait dire à mon
généraliste : « Pétosaure est un prince ». Cela va bien à notre personnage, mais un prince humain,
profondément humain, tourmenté, aimant. Un artiste intéressant, attachant, vrai, sensible. Il est le leader du groupe qui porte son nom. PETOSAURE a sorti un album absolument magnifique (je risque de le répéter dans cet article, tellement que c’est vrai) « Le fantôme de l’enfant ». Un enfant quel enfant ? L’enfant Pétosaure qui écoutait Maurice Chevalier ? Peut-être. Nous ne chercherons pas à entrer dans l’intimité de Pétosaure, c’est sa vie, son monde, dont il nous dira ce qu’il veut plus bas.

L’avis sur cet album rare, je l’ai déjà donné dans ma chronique, donc je ne vais pas revenir dessus. Le but de cet article est de connaître le groupe PETOSAURE. Malheureusement je n’ai pas pu interviewer l’un des musiciens, Meunier qui joue de plusieurs instruments dont la guitare. Alors j’en profite pour lui dire toute mon affection et que j’espère qu’un jour, s’il le veut, nous aurons un entretien. Il faut toujours respecter les artistes. Nous, les chroniqueurs, ne sommes que des serviteurs de la musique et des musiciens. La musique nous fait du bien. Non ? Alors nous n’avons pas à nous prendre pour ce que nous ne sommes pas.

Nous allons donc maintenant entrer dans l’antre de PETOSAURE, découvrir ces musiciens de génie, qui n’hésitent pas un instant à jouer de la musique, car nous verrons c’est leur vie. Ils ne font qu’un avec. Ce qui m’a touché d’abord avec Pétosaure et Krispy Krust ou Don Coco, c’est leur gentillesse, leur douceur, leur patience à mon égard. Dès le départ « Je ne vous dérange pas, votre santé... » Quelle attention !
Alors que je suis encore qu’un inconnu. Nous voyons déjà la marque de ce qui fait les grands, cet amour pour l’autre, sans faire semblant. Voilà ma première impression qui se confirmera tout au long de l’interview. Allons-y :

Cette première question est obligatoire à tout artiste interviewé : Un malade souffrant d’une sévère maladie vous dit : « Votre musique apaise mes maux », qu’est ce que cela vous fait ?

C’est difficile de répondre. Cela m’émeu, c’est un thème important, c’est la raison principale du pourquoi je fais de la musique. Si je fais de la musique c’est une manière de m’envoler et de partir avec ceux qui sont dans leur chambre d’hôpital.

Vous venez de répondre à « pourquoi faites-vous de la musique », en dehors des malades dont nous venons de parler, pour qui faites-vous de la musique ?

Pour qui ? Pour les amoureux.

Votre musique nous transporte dans un monde particulier. Ce monde correspond-il à Pétosaure
seulement ? Correspond-il aussi à Meunier (Capitaine fantôme) et à « la brute épaisse » Krispy Krust (Don Coco) ?

Oui, je suis entouré de personnes avec qui je travaille depuis très longtemps. J’ai toujours
aimé voir la lumière quand je suis sur le bateau. Ils sont dans mon monde. Ce projet reste un souffle d’espoir.

Pétosaure, alors pouvez-vous dire tous les trois que vous jouez la musique qui vous plait ?

On a des liens humainement parlant. On aime ce projet, chacun se représente dans ce projet.

Comment composez-vous ? Pétosaure, vous composez seul ?

Je compose uniquement seul. Je suis rarement accompagné de quelqu'un. J’ai besoin de
m’éloigner de tout. Je bois, je prends du c....s . J’arrive à me retrouver justement quand je me perds.



Votre premier album est une merveille. Je l’ai visité comme une maison hantée, avec des ombres. A
la fin on en redemande : dix pièces, ce n’est pas assez. Pensez-vous enregistrer un nouvel album ?

Une maison hantée avec dix pièces ? Je laisse libre d’interprétation. J’offre un monde qui
prendra la forme qu’il voudra. Oui, il laisse sur sa faim. J’ai besoin de faire des choses extrêmes. Quand j’aime, c’est à faire exploser mon cœur.
J’ai déjà commencé d’enregistrer en vue d’un deuxième album. Je viens du Metal et on partait très loin, très vite. J’ai vieilli, je me retrouve à faire vivre un album. Je compose tout le temps, ce qui fait que je me couche vers minuit – 1 heure du matin. Mais la plupart des mélodies sont dans ma tête depuis 10 – 15 ans.
La suite arrive très vite, mais quelque chose avec plus de colère, plus d’agressivité, plus d’amour, un peu personnel. Cela donnera un album plus profond, plus tentaculaire. Je ne sortirai pas un album qui ne me plait pas entièrement.

Voyez-vous PETOSAURE sur un long terme ?

Plus le temps passe, plus je me rends compte que la musique va être nécessaire. Je ne trouve
pas de l’amour dans les autres domaines. J’écris de la musique si j’arrive à atteindre du monde, si je peux vivre de ça, et en faire profiter les autres, alors oui. J’ai envie d’offrir une vie à cette musique, sortir des albums différents. J’ai envie de voir les choses changer dans cette société. Ce que je peux faire c’est de la musique, je serais peut-être utile en donnant des choses à aimer.

Former un groupe n’est pas évident. D'après ce que j’ai pu lire, cela a été pour vous une évidence,
est-ce vrai ? Et la formule de trois, vous convient-elle ou envisagez-vous d’agrandir le groupe?

Le trio, cette forme nous permet d’émerger. J’aimerais monter un spectacle sur scène avec des
chœurs, des saxos, flûtistes... accéder à la liberté et à la musique avec d’autres personnes. Ce qui m’en empêche, c’est une histoire de finances.

Photo Valentin Nauton

Comment se passent les enregistrements ? Jouez-vous avec exactitude ce que vous avez répété
pendant des heures ?

Nous ne pouvons répéter qu’une fois ou deux. On se connaît, on s’écoute : pas un instrument
ne peut se passer de l’autre. Il y a un sentiment fraternel qui naît entre nous, on peut jouer 24 heures ensemble, les ressentir. Mais une seule répète suffit pour se rassurer. On se retrouve sur l’intensité, une dose de travail courte mais intense.

Et sur scène, comment cela se passe-t-il ? Rejouez-vous l’album en restant fidèle à la moindre note
ou alors vous vous lâchez et improvisez par moment ?

Cela dépend de la compo. Le but est de faire plaisir aux gens qui s’investissent. Je n’impose
rien de définitif. Je reste attaché à une ligne, mais je me laisse aller à l’impro, elle se transforme à chaque fois. Sur scène on cherche autre chose.

Jusqu'à quel point vous autorisez-vous d’improviser ?

Les limites de mes capacités. Je me découvre et je ne me fais pas confiance, je suis courageux
et timide. Lorsque je suis sur scène, je ne suis pas la même personne que dans la vie de tous les jours. On fait de la musique avec honnêteté et sincérité. Dans la vie de tous les jours, je suis une personne avec beaucoup de cynisme. Je vais apprendre à me connaître. Je cherche encore. Quand je serai en phase avec moi-même, j’irai plus loin.

Tout le monde est-il invité à voir PETOSAURE, ou est-ce seulement réservé à une sorte d’élite ? 

Une élite ? Cela me ferait de la peine. Je ne le souhaite pas. Je pense que la musique doit
refléter un état d’esprit propre. Certains seront attirés parce qu’ils sont voyeurs. Tout le monde peut se retrouver dans ce projet. L’image que j’aimerais véhiculer est celle-ci : « Regardez je fais ce qui me plait et je suis heureux ». En fait j’aimerais arriver à faire vivre beaucoup de gens par l’amour.

Que vous apporte la scène ?

La scène m’apporte une délivrance, c’est aussi une ouverture aux autres, une mise à nu :
accepter d’être une bête de foire et parfois un animal sacré.

Vous laissez-vous influencer par l’attitude du public ?

J’ai l’impression de ne pas avoir regardé le public. Ce qui m’intéresse c’est de voir les
visages. Je porte des lunettes noires c’est pour cela. J’aime voir les lèvres bouger, chanter mes chansons. J’essaie donc de voir, de les emmener avec moi. Chaque concert passe tellement vite, est tellement fort qu’à la fin il ne me reste que le souvenir de quelques expressions sur des visages.

S’il n’y avait que deux personnes dans la salle est-ce que vous joueriez comme si elle était pleine ?

Oui, je ne rate pas une occasion. Je suis là pour jouer car j’aime chanter. Je ferai le meilleur
concert. J’ai fait du Metal, cela nous est arrivé d’avoir des salles vides, mais cela ne nous a jamais empêché de jouer.

Quels genres de salles aimez-vous ? Le Stade de France, est-ce un rêve ?

J’aime les salles intimes qui ont une âme. Le Stade de France ne l’est pas. Je ne suis pas
rebuté par une salle étriquée. J’aime les salles avec un passif, une gueule.

Seriez-vous prêt à faire un tour du monde en faisant que des petites salles et ceci dans toutes sortes
de pays ? (Là je lui explique ce qu’à fait Marco Zappa Trio l’année passée, jouant même avec des artistes locaux).

Oui, le but pour moi est de faire un voyage. Ce qui compte pour moi c’est de partir sur les
routes. On y rencontre des gens, des lieux. Le voyage est important et nécessaire et aller à la rencontre des gens avec sa musique. J’adore la route que je préfère aux destinations.

PETOSAURE me donne l’impression d’être prêt à toutes sortes d’expériences musicales. Qu’en
pensez-vous ?

Oui c’est vrai, je ne veux pas m’enfermer. La musique c’est fait pour changer tout le temps :
gammes, rythmique, chercher à trouver des sons.

Photo Valentin Nauton

Vos écoutants (c’est comme cela que j’appelle ceux qui écoutent de la musique et je n’aime pas le
mot « fan ») doivent-ils s’attendre à vraiment de grands changements, un peu comme UFO entre leurs premiers albums « progressifs » et les suivants qui étaient du Heavy Metal ?

J’aime le changement d’attitude, les formes changent, mais les gens ne se perdront pas. Je n’ai pas comme but de perdre les gens. Je serai... je ne produirai pas de musique intrinsèquement différente, mais je lui donnerai des aspects très changeants.

PETOSAURE est-il un groupe prêt à faire des duos ?

C’est déjà le cas sur « Le fantôme de l’enfant », il est chanté par un chanteur invité Weerdo et aussi par Jaky. Dernièrement je suis allé trouver Anosmiac ,un ancien guitariste de groupe de métal que l'on connaissait à l'époque qui fait aujourd'hui de la musique electro à Besançon et je chante sur le morceau de son nouveau projet. Dans le prochain album, il y aura des rencontres.

Et tout un album avec un autre groupe comme l’on fait Bo Ningen et Savages ?

Cela pourrait se produire.

Revenons à la scène. Quel est votre état d’esprit avant de monter sur scène ?

Je suis terrifié, j’ai le trac.

Et pendant le concert ?

Un monstre, une bête de foire volontaire. Il y a beaucoup de jeux, j’ai beau jouer des rôles, je
me cache en fait.

Et enfin après le concert ?

Épuisement. Il faut vite que je m’écarte du monde.

Comment conciliez-vous votre vie de tous les jours et PETOSAURE ?

Difficilement. Heureusement ma banquière me couve, elle me prend comme un fils. J’aime
profiter de la vie. Les choses tourneront pour le mieux quand il le faudra.

Les événements qui vous entourent, qu’ils soient grands ou petits, influencent-ils PETOSAURE ?
Jusqu'à quel point ?

Évidemment ils influencent ma musique. Je ne représente aucune forme de politique. Ce que je
recherche c’est de grandir, accompagner les Hommes durant leur vie. J’ai envie de créer leur peine et de les consoler.

Etes-vous sensibles aux remarques de vos écoutants et peuvent-elles influencer votre musique ou
vos textes ?

Extrêmement. Je suis en remise en question permanente. Je suis fidèle à mes intuitions. Il faut
s’écouter, il y a quelque chose qui crie : Il faut toujours écouter la plainte.
Si je devais être influencé, c’est parce que je serais touché par cette personne. J’ai du mal à écouter les gens. Je suis particulièrement têtu.

Que voudriez-vous que l’on retienne de PETOSAURE ?

C’est l’amour du changement, la force du bouleversement et le risque. L’ordre des choses
n’existe pas. Les choses ne doivent pas être faciles. Le chemin doit être dur, plein de bonnes et mauvaises surprises. Je me donnerai tous les moyens pour arriver parce que je suis vivant et que j’ai une passion.

Photo Valentin Nauton

Pétosaure, dernières questions courtes. En deux mots : Jaky La Brune.

Histoire d’amour.

En deux mots Nicolas Ker.

Énigme volatile

En deux mots Alexandre Dumont.

Providence fortuite.

Les deux artistes que vous préférez ?

Charles Trenet. Je l’ai aimé entre 4 et 6 ans et je lui ai écrit de nombreuses lettres. Je l’ai
rencontré une fois au Palais des Sports et je l’ai embrassé, j’avais 4-5 ans.
Alain Bashung. Mon père écoutait de la chanson française, mes parents ont fait ma culture musicale. Bashung, sa mort m’a touché. Cela m’arrive de pleurer quand je l’entends dans ma voiture. J’aurais aimé le rencontrer et le voir sur scène.

Pétosaure, je vous laisse conclure.

Je vous aime.

Krispy Krust, Petosaure et Meunier 
Photo: Valentin Nauton

Le lendemain, C’est au tour de Krispy Krust (Don Coco) de passer à la question. Nul n’échappe au
terrible Ichigo Samuru. Oui, bon Meunier n’a pas pu être présent, c’est ainsi, n’est-ce pas ?

La première question est obligatoire : un malade vient vers vous et vous dit que votre musique calme ses maux, lui font du bien, qu’est-ce que cela vous fait ?

Sensation d’accomplissement. Les projets d’un artiste c’est de toucher les gens et de leur
apporter quelque chose. La musique procure des sensations, mieux que la technique. La finalité est importante.

Pourquoi faites-vous de la musique ?

Depuis petit j’aimais le spectacle, la musique. J’ai été bercé par la Pop, le Rock Progressif. Quand je me suis remis à la musique, j’avais déjà entendu Genesis et Yes. J’écoutais de la Pop, du Jazz, de la musique classique. Puis j’ai réécouté Genesis en concert.
J’ai commencé la batterie au collège. A ce moment j’écoutais du Punk et du Metal. Je ne m’intéressais pas au sport et à l’informatique. Je me suis donc mis à la batterie, pris de passion. Je connaissais le jeu de Phil Collins avant d’avoir touché une batterie.

Pour qui faites-vous de la musique ?

Les racines c’est la passion. Je fais des sessions pour des choses qui ne me plaisent pas forcément. Mais cela me permet de gagner de l’argent donc c’est bien. Je fais de la batterie pour moi, pour dire les choses : la batterie est le moyen de m’exprimer. Je ne suis pas expansif, mais la batterie permet de vous exprimer, le fait de crier pour que les gens puissent le voir. La musique va à l’encontre des réseaux sociaux où l’on se montre.

PETOSAURE vous correspond-il ?

Pétosaure est arrivé avec ses morceaux bien marqués. « Venez jouer avec moi dans mon univers » On apporte chacun des parfums différents. Le projet est de Pétosaure, le résultat est la forme des trois.

Avec PETOSAURE, jouez-vous la musique qui vous plait ?

Oui, avec ce projet. Cela fait 16 à 17 ans que je joue de la batterie. PETOSAURE est un groupe qu’on aurait aimé avoir depuis longtemps car avec Pétosaure, il y a du lâché prise... est-ce qu’on a assez de talent ? Ce qui ressort de notre musique est naturel Oui je joue la musique que j’aime, c’est une extension de moi-même. Pétosaure nous demande d’être nous-mêmes. On n’est pas là pour jouer le style de xyz. Les morceaux sont naturels.

Est-ce que vous composez ?

J’apporte de la compo en terme de style de morceau.

Je vois l’album de PETOSAURE comme une maison hantée.

C’est un univers sombre, intriguant. Chaque morceau à son propre univers.

Voyez-vous PETOSAURE sur un long terme ?

Oui complètement, aussi longtemps qu’on s’entendra. Ce qui m’a plu : on ne s’est jamais pris la tête pour travailler ensemble. Le dernier morceau, toute la structure de la partie batterie est spontanée.



Former un groupe n’est pas évident, mais pour PETOSAURE cela a été une évidence ?

Oui, naturel, spontané. Quand on veut créé un groupe c’est en effet pas facile. Ensemble on fait ce qui marche, on imprime tout de suite. Quand on est ensemble, on sait ce que chacun est capable de faire.

La formule du trio vous convient-elle ?

Parfait.

PETOSAURE envisage-t-il de s’agrandir ?

Non sauf si c’est le même état d’esprit. C’est l’état d’esprit qui compte au final.

Comment se passe les enregistrements ?

On est tributaire des séquences, des synthétiseurs. Je joue avec un métronome. Les instruments
varient, on veut aller toujours plus loin, le résultat en live est plus percutant. La batterie est à mis chemin entre le free Jazz et le Metal. Il y a plus de détails sur le CD. D’ailleurs en l’écoutant on redécouvre les
morceaux.

Sur scène improvisez-vous par moment ?

L’improvisation, même la plus libre possible, c’est de la composition en temps réel qui obéit à des règles. Il faut un certain carcan, que cela ait du sens. Qu’est-ce que je peux utiliser ? Puis-je assurer ? Nous sommes libres dans un cadre.



Tout le monde est-il invité à voir PETOSAURE, ou seulement une élite ?

Il n’y a pas de caste. La musique est faite pour tous. Chacun écoutera à son niveau Miles Davis,
Genesis, le Rap, la Country ou le Jazz. Je ne me dis pas, tiens tel ou tel n’écoute pas du Progressif. L’important est que cela plaise ou pas. Il y a des gens qui font des chansons simples et qui touchent. On fait de la musique qui nous ressemble.

Que vous apporte la scène ?

Une libération, c’est l’explosion, c’est physique. On ne fait pas un concert de PETOSAURE
comme on fait les courses.

Vous laissez-vous influencer par l’attitude du public ?

Oui dans le bon sens. S’il n’y a pas de réactions, je ne vais pas changer ma musique et s’il y a de
l’ambiance, cela nous tire vers le haut.

Que faites-vous s’il y a deux personnes dans la salle ?

On n’arrête pas le concert. Le concert nous fait du bien, c’est pour ça.

Le Stade de France vous fait-il rêver ?

Le Stade de France me fait rêver. Il faudrait des salles intimistes et des grandes scènes !

Seriez-vous prêt à faire le tour du monde en ne jouant que dans des petites salles et cela dans
n’importe quel pays ?

Complètement. C’est une manière de faire de la musique, de rencontrer des gens.

Pentagruel - Petosaure (Live Au Supersonic)


PETOSAURE me donne l’impression d’être prêt à toutes sortes d’expériences musicales. Qu’en
pensez-vous ?

Complètement. On aime faire le plein de musique. On a tous des rêves qu’on aimerait essayer.

Doit-on s’attendre à de grands changements dans la musique de PETOSAURE ?

Si on faisait une cassure ce serait une évidence. Comme chaque morceau vit par lui-même, la
musique va muer. Le nouvel album sera du PETOSAURE. La transmission se fait si les gens viennent à nos concerts. Ils entendent les morceaux du prochain album.

PETOSAURE est-il un groupe prêt à faire des duos ?

Oui ou une participation. On peut jouer avec d’autres gens.

Avez-vous des noms ?

Pas forcément, sauf pour le solo de violon. Il faut que la chanson le demande.

Et tout un album ?

Oui complètement. On est partant pour de telles choses.

Revenons à la scène. Quel est votre état d’esprit avant de monter sur scène ?

J’ai envie de me lâcher. J’ai hâte d’y être pour pouvoir me lâcher.

Pendant le concert ?

Au début concentré. Au bout du deuxième morceau on commence à être chaud et après...

Après le concert ?

Je me sens bien, c’est l’occasion de voir les gens. Cela me permet d’être plus naturel. Il reste
l’euphorie du live. On est suivi par des amis et de la famille. J’aime tout dans le concert.

Comment conciliez-vous votre vie de tous les jours et PETOSAURE ?

C’est dans le milieu artistique, donc bien.

Les événements qui vous entourent, qu’ils soient grands ou petits, vous influencent-ils ?

Oui, mais plus les événements personnels, aucune affiliation politique. On veut parler des choses qui peuvent toucher les gens.

Etes-vous sensibles aux remarques de vos écoutants ?

Oui, mais cela ne va pas me dicter comment faire de la musique. Je prends tout ce qu’on me dit.

Que voulez-vous que l’on retienne de PETOSAURE ?

La puissance des émotions qu’on transmet. La puissance de cet univers.

En deux mots Jaky La Brune.

C’est la quatrième personne du groupe. Il y a plein de gens qui gravitent autour de nous.

En deux mots Nicolas Ker.

Torturé, ...

En deux mots Alexandre Dumont.

Dandy à l’écoute.

Deux artistes que vous préférez ?

Genesis, Miles Davis.

Je vous laisse conclure.

Excellent interview.

Merci... vous me troublez.

Troublé je l’étais les amis. Quitter ces deux artistes, Pétosaure et Krispy Krust, est quelque chose de
difficile, je regrette de ne pas pu avoir interviewer Meunier, mais comme les autres, il est dans mon cœur.

Je vous conseille de vite acheter « Le fantôme de l’enfant ». Are you Punk ?


Art of Jaky La Brune

 Réalisation d'un digipak pour PETOSAURE, pochette et livret, 2017


Liens pour PETOSAURE:



Voir aussi:





Ichigo Samuru



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