"... je me plais à penser que je suis encore un
bébé ayant acquis une mini-sagesse !"
bébé ayant acquis une mini-sagesse !"
Carmyn
INTERVIEW DE CARMYN
Bonjour Carmyn,
c’est un honneur pour BAZAR MUSIC que vous nous accordiez une
interview, où le but est de présenter votre nouvel album «
Sophomore » et où nous allons d’abord parler de vous de
l’artiste.
Si j’ai bien
compris, vous avez sorti un premier EP avant Sophomore : « One ».
La pochette du EP vous montre en trois. One and three, cela fait-il
référence à la Sainte Trinité ?
C’était notre
idée, oui, au moment de la conception de la pochette avec l’artiste
graphique Nihil : l’idée de me faire figurer en Hécate, divinité
grecque portant une symbolique de croisée des chemins. Une figure
représentant un passé vers lequel je portais un regard
mélancolique, un futur vers lequel je rageais, et un présent vers
lequel je me sentais enfin centrée et « unifiée » à nouveau.
Puis, j’ai choisi de continuer sur ma logique de nombres !
Pouvez-vous nous
dire en deux mots ce que contient cet EP « One » ?
C'est un
mini-album qui cristallise surtout ma période allant de 2007 à
2013, pendant laquelle j’ai multiplié les live shows avec mon
groupe. D’où son approche très rock et « live ».
Vous êtes une
musicienne accomplie. Vous jouez de la guitare, du piano, vous
chantez et en plus vous dansez : alors allons-y par ordre :
- Comment avez vous
eu l’idée de jouer de la guitare ? Le guitariste Stéphan Forté a
été votre professeur, comment se passaient les cours, avez-vous eu
des difficultés majeures ?
Je joue de la
guitare depuis l’âge de 15 ans, en autodidacte, puis Stéphan a
accepté de m’enseigner ce bel instrument, afin que j’en
perfectionne l’usage. C’est un très bon professeur, très gentil
et patient, en plus d’être évidemment l’un des meilleurs
guitaristes du « game » actuel ! Je le connaissais d’abord comme
un copain, depuis environ 2001. Pas de difficulté majeure dans ses
cours, car il a toujours su trouver un moyen de transmettre son
savoir de manière assez fluide et intelligente.
- Préférez-vous la
guitare acoustique ou l’électrique ?
J’aime autant les
deux. Tout dépend de la circonstance.
- J’ai vu que vous
avez fait des concerts acoustiques, sont-ils beaucoup différents que
les électriques ?
C’est une toute
autre énergie. Ceux qui connaissent mes concerts savent qu’ils
sont tous différents l’un de l’autre… L’acoustique est plus
intime, brut, tandis que l’électrique est chargé en intensité.
- Passons au piano,
est-ce qu’il vous a été aisé d’apprendre cet instrument ?
Je joue du piano
depuis l’âge de 5 ans. C’est un instrument que je qualifierais
de difficile. C’est assez aisé d’en jouer de manière
rudimentaire pour s’accompagner, mais c’est tout autre chose
d’avoir une réelle éloquence dessus … Un pianiste comme Freddie
Mercury avait, pour moi, une excellente « expressivité », par
exemple. On ne cesse jamais d’apprendre cet instrument, je pense …
- Comment
expliquez-vous que beaucoup de guitaristes jouent aussi du piano,
surtout parmi les compositeurs, à ce que j’ai pu remarquer ?
C’est surtout
parce que ce sont des instruments qui permettent de s’auto-accompagner
en chantant ! Je vous mets au défi de m’en citer beaucoup
d’autres…
- Le chant vous
est-il venu naturellement ? Vous avez été élève de Julie Massino
? Pouvez-vous nous parler de cette chanteuse (je n’ai pu entendre
que l’album « What Christmas Means to Me »)? Et comment se
passait votre formation ?
J’ai été à son
école de musique & arts de la scène à Athènes, pendant 1 an.
Elle y était alors une superstar, de part son implication au sein de
l’équivalent de la Star Academy grecque. C’est une excellente
professeur et chanteuse, qui m’a appris les rudiments et subtilités
de la technique vocale blues / jazz. Le chant était loin d’être
naturel pour moi, étant plus jeune… Je n’ai jamais été de ces
nanas qui étaient très douées et avaient une jolie voix, à
l’école. J’ai commencé à chanter à 20 ans, et avec la musique
dite « classique ». Mais j’ai beaucoup bossé dessus, et ai
cherché à me développer humainement, en même temps, afin
d’acquérir du bagage émotionnel. C’est ce qui a fait la
différence, à mon sens.
- Connaissez-vous
Kostas Hatsis ? J’ai un peu écouter « Antithesis » le live avec
Julie Masino.
Très très peu ! Il
faut que j’écoute ça.
- Je pense que vous
devriez découvrir la musique de mon ami Marco Zappa. Il fête ses 50
ans de carrière.
OK, avec plaisir !
(Pour Marco Zappa cf. https://ichigosamuru.blogspot.com/2017/07/marco-zappa-musique-sans-frontiere.html)
- Est-ce que c’est
un casse tête la voix, lors des concerts, afin que le public
comprennent bien les paroles ?
Pas vraiment, car
j’essaie toujours de bien articuler, et d’expliquer souvent les
paroles.
- La danse.
Avez-vous appris la danse classique ? Puis la contemporaine avec Mia
Frye ?
Oui, j’ai commencé
par la danse classique, à 6 ou 7 ans. Puis ai fait de la danse
moderne, latine, orientale, puis street jazz et hip hop avec Mia Frye
et son époux Michel Ressiga. Ce sont deux excellents chorégraphes,
professeurs et danseurs. J’ai beaucoup appris à leur contact. Et
pas qu’en termes de danse.
- Vous arrive-t-il
de danser sur scène ?
Oui ! Pas mal de mes
shows proposent de la danse à la clef.
- Que vous apporte
la danse ?
Le rapport au corps
est intéressant. S’exprimer par ce biais permets de toucher un
autre niveau émotionnel, autre que la parole et la musique.
- Pensez-vous qu’une
chanteuse qui ne sait pas danser perde quelque chose ?
Non, loin de là !
Chacun son truc !
- Jouez-vous d’un
autre instrument ?
Non !
- Avez-vous un autre
talent caché ?
Je ne sais pas …
Je me décrirais comme un peu touche-à-tout.
Parlons de
l’album « Sophomore ». D’abord, pourquoi un tel titre ?
C’est un terme
grec qui signifie littéralement « bébé sage ». Il est surtout
usité chez les américains, et désigne une deuxième année
d’études ! C’est mon deuxième effort discographique, et je me
plais à penser que je suis encore un bébé ayant acquis une
mini-sagesse !
La pochette de
l’album est d’une beauté sombre, voir un peu triste, est-ce vous
qui avez fait ce choix ?
Oui, avec mon ami
photographe George Kontellis. La photo a été prise sur les remparts
du château Vénitien de l’île de Limnos au nord de la mer Egée,
en plein mois d’août. Je voulais le rapport à la Grèce et sa
mythologie.
Lorsqu'on
regarde le petit livret nous sommes mis en face de votre beauté.
Est-ce important pour vous l’apparence en tant qu’artiste ?
C’est super
gentil, merci ! Je dirais surtout que la singularité est quelque
chose d’important, et de tenter de proposer une expérience
visuelle aussi, en tant qu’artiste.
Vous savez
peut-être que je tiens aussi un blog sur la mode et sur les filles
qui travaillent leur look qu’il soit gothique ou autre (Mana
Bazar). Donc nous allons parler un peu chiffon. Pouvez-vous nous dire
quelques mots sur cette petite robe noire que vous portez. Vient-elle
d’un couturier connu ?
J’adore la mode !
C’est la forme d’art la plus moderne et immédiate, selon moi :
la mode combine à la fois des notions d’architecture, de
géométrie, et de chromatologie – réunies en une seule forme qui
permet aux individus d’exprimer à la fois leur individualité et
leurs aspirations.
Et en réalité, ma
robe est verte foncé, sinon ! Vous seriez surpris si je vous disais
que c’est du Intimissimi, tout simplement … Mais je collectionne
les vêtements griffés, mes préférés étant Ralph Lauren,
Burberry, Nina Ricci, et Versace.
Est-ce vous qui
avez choisi le modèle ?
Absolument.
Pouvez-vous nous
donner des détails sur la robe ?
Elle est en soie.
J’adore ce matériau. Et je voulais impérativement du vert pour
cet album, la couleur du renouveau.
Avec cette robe
vous vous rapprochez plus d’une diva que d’une chanteuse de Rock.
Est-ce voulu ?
Totalement ! Il faut
savoir que j’adore les divas à la Mariah Carey, Whitney Houston,
et que je suis grande amatrice des chanteuses « tendance »
actuelles : Ariana Grande, Beyoncé, Nicki Minaj, Iggye Azalea … Je
joue du rock / hard rock, mais mon approche est davantage pop.
NICKI MINAJ
Non, je ne crois pas. J’ai déjà eu les cheveux couleur roux auburn, mais c’est tout.
Pourquoi les femmes porte-t-elles des robes plutôt courtes avec des bas sombre ? Alors que dans les années 70 les femmes ne portaient pas de bas avec les minijupes ou tout du moins pas sombres ?
Vous me posez une colle …
Aimez-vous le style gothique ?
Oui, j’adore. Il m’est arrivé, et m’arrive, de m’habiller un peu goth parfois.
Votre maquillage est très beau, il s’accorde parfaitement avec les couleurs de la pochette. Comment choisissez-vous de vous maquiller ?
J’adore le maquillage. Et merci !
Je le fais moi-même, et j’aime surtout les belles teintes de paupière (comme du bleu électrique, par exemple) et accentuer le regard.
Trouvez-vous le maquillage important pour une femme ?
Oui et non. C’est une forme d’art, mais le naturel peut être très intéressant aussi.
Il y a des guests sur l’album que j’avoue ne pas connaître, que pouvez-vous nous dire, en quelques mots, sur :
Yvan Guillevic : le Gary Moore breton ! C’est un excellent guitariste originaire du Morbihan, que j’ai connu à l’occasion de la sortie de son projet PYG. Il possède également un groupe hommage à Pink Floyd, et rédige régulièrement des rubriques « gratte ». J’aime son approche polyvalente de la musique, sa simplicité en tant qu’humain, et pour moi c’est un des meilleurs. Il a tout compris au niveau du toucher, du son … Je suis heureuse qu’il soit sur mon album !
Chris Cesari : Idem ! Chris est le guitariste du groupe de Metal Heart Attack. Nous nous sommes rencontrés il y a plusieurs années en tant que fans du groupe Toto, et j’ai de suite accroché. Un des top meilleurs musiciens actuels, à mon sens, doublé d’une personnalité charmante et affable. Quel feeling à la guitare …
Gabriel Equerre : mon guitariste live ! Multi-instrumentiste et bête de scène, nous nous étions rencontrés sur le plateau d’une émission de musique, où il s’était montré génial. Par la suite, nous avons souvent collaboré, et notamment dans mon Thriller Gang, groupe hommage à Michael Jackson. Il joue un solo, chante, et joue du violon sur mon disque. Je l’adore.
(c) Elie Lahoud-Pinot
Robert Bartlett : j’étais grande fan de son groupe de hard rock, DearDevil, avec lequel j’ai déjà joué. Chanteur exceptionnel, personnalité très drôle et communicative, bête de scène aussi, il me le fallait sur mon disque ! Il est Costaricain – Américain.
J’ai lu que vous avez tout composé, mais aussi que vous avez co-composé. La même chose quelques mots sur :
Loïc Le Devehat : Excellent musicien et arrangeur, j’avais réalisé mes premières maquettes des chansons du disque chez lui, dans son « SoYou Studio » de Montreuil. Il m’a aidé à arranger mes chansons, et a su glisser ses idées merveilleuses dedans.
Monidara Sam : C’est mon meilleur ami ! Moni a un talent de composition rare, et en plus il me connaît par cœur, donc c’était une évidence. On a beaucoup joué ensemble, et on se connaît depuis 20 ans.
Comment composez-vous ?
J’écris des bribes d’idées dans mon calepin, que ce soit des paroles ou de la musique, puis j’essaie de trouver une structure cohérente à la guitare ou au piano. Puis je maquette dans mon home studio. Mes chansons sont toujours retravaillées maintes fois avant d’avoir leur forme finale.
Qu’est-ce qui vous inspire pour composer ?
La vie, ses expériences, ses leçons. Les rêves aussi, souvent.
Est-ce que les événements autour de vous vous touchent pour écrire ?
Bien-sûr. J’écris surtout des textes concrets, en prise avec le quotidien.
Est-ce qu’un concept album serait envisageable ?
Pourquoi pas ! Un jour !
Pensez-vous écrire un jour une musique de film ?
J’ai déjà participé à des courts-métrages. Mais j’aimerais bien réaliser une bande originale complète, oui.
Avec qui aimeriez-vous faire un duo ?
Russell Allen. Roy Khan (ex-Kamelot) aussi, mais je crois qu’il a arrêté la musique.
Si je vous dis qu’il y a quelques chansons qui seraient très bien pour l’Eurovision, vous sentez-vous offensée ?
Pas du tout, je trouve ça très cool !
Parlez-nous de l’enregistrement. Comment s’est- il passé ?
Très bien, mais très long. On aura mis presque quatre ans pour tout boucler. Cédric, du DNI Studio, m’a beaucoup aidée, et je me sens toujours comme à la maison chez lui – ce qui aide.
Qui a eu l’idée du coup de téléphone pour Treat Me right ? Et de cet excellent duo avec Robert Bartlett ?
Moi ! C’est tiré d’une histoire vraie, j’ai retranscrit tout ce que j’ai vécu !
Vous aimez laisser une belle place à la guitare dans votre musique ?
Absolument, j’adore cet instrument et les beaux solos de guitare.
(c) Frédéric John
Ne comprenant pas l’anglais, pouvez-vous nous expliquer de quoi vous parlez sur cet album ?
C’est bien trop dense pour que j’en parle en quelques lignes …. Je dirais que, globalement, il s’agit juste des expériences de ma vie récemment qui m’ont construite en tant que femme. Mes relations avec les gens, surtout.
Je vous dis franchement que j’ai beaucoup aimé cet album très riche en styles musicaux. Avez-vous voulu faire un album plus accessible qu’un album de Metal ?
Pas nécessairement. J’ai juste retraduit mon univers musical.
Votre voix est fortement agréable. Est-ce difficile de tenir tout un concert, car vos chansons demandent d’avoir ce qu’on appelle du coffre ?
Oui, c’est assez épuisant, en effet. Mais je fais beaucoup de sport, donc je pense avoir la bonne approche athlétique pour tenir le coup !!
Sur scène, comment cela se passe-t-il ?
On essaie, comme je disais précédemment, de toujours proposer quelque chose de nouveau et de différent. Donc il y a toujours du challenge.
Avez-vous rencontré des difficultés particulières lors de concerts, je pense particulièrement à la voix.
Pas spécialement.
Pour vos concerts actuels, jouez-vous l’album dans son intégralité ?
Non, seulement quelques titres.
Est-ce que vous vous permettez des improvisations ?
Oui, mais toujours dans une structure préétablie.
(c) Pascal Brizard
Sur scène jouez-vous de la guitare ?
Parfois.
Et du piano ?
Parfois aussi.
Allez-vous continuer sur le même style d’album ou aimez-vous changer de style ?
Vous pouvez vous attendre à tout avec moi !
Que voudriez-vous que l’on retienne de vous Carmyn ?
Ce que vous voulez !
(c) Frédéric John
Quel est votre plus grand désir ?
Etre heureuse, surtout.
Qu’aimez-vous ?
L’innocence.
Qu’est-ce que vous n’aimez pas ?
Le mensonge.
Voici une liste de noms, pouvez-vous nous dire ce que vous en pensez en deux mots ?
- Alissa White-Gluz : j’aime beaucoup. Elle apporte une vague de fraîcheur dans le paysage metal. Parfois, je trouve qu’elle fait un peu trop de prosélytisme à son insu, mais je ne doute pas que ce soit dans une démarche sincère dans le fond.
- Janis Joplin : Fan ! Forcément… Elle est légendaire.
- Lita Ford : j’aime beaucoup
- Joan Jett : idem ! Elle a tellement apporté au rock...
- Barbra Streisand : j’aime bien, et elle est légendaire, on ne peut le nier.
- Doro : Fan ! Je l’avais rencontrée en 1999, lors d’une émission de radio. C’est une guerrière, et j’adore son travail. Elle est iconique.
- Aphrodite’s Child : Groupe légendaire. Demis Roussos était un ami de famille, et un compatriote d’Egypte. Personnage haut-en-couleur. Et le claviériste Vangelis est juste génial…
- Laurie Anderson : Je ne connais pas.
Merci Carmyn pour votre patience et comme je le dis à tous les artistes, pour votre gentillesse. Je vous laisse conclure l’interview, vous êtes libre d’écrire ce que vous voulez :
Merci de l’intérêt que vous portez à ma musique, et de m’accorder de votre temps ! Je vous en suis très reconnaissante. J’espère que vos lecteurs apprécieront cet article !
(c) Jonathan Charpentier
Liens:
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Photography : George Kontellis Photography Graphics : Lidka Taylor
Ichigo Samuru
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