lundi 8 janvier 2018

MINGMEN c’est l’énergie totale !


C’est très convivial, on aime beaucoup rigoler, c’est vraiment cool d’être avec des gens avec lesquels ont s’entend, l’ambiance est au top, pas de prises de tête mais dès qu’il s’agit de jouer, nous prenons les choses très au sérieux et nous travaillons dur pour obtenir la qualité qui nous semble juste. (Jean-Georges)



INTERVIEW DE JEAN-GEORGES GUITARISTE DE MINGMEN

Bonjour Jean-Georges, merci d’accepter cette interview pour Bazar Music. Première question :
Quelqu’un atteint d’un handicap, d’une grave maladie vous dit : “Votre musique me fait un grand bien”. Quel effet cela vous fait-il ?

Cela me rend heureux. Le but de la musique, c’est qu’elle parle aux gens, qu’elle les touche, qu’elle réveille en eux des émotions et des réflexions. Je pense qu’elle a aussi parfois un rôle thérapeutique non-négligeable.

MINGMEN, cela fait un peu nom de groupe de super-héros, non ?

C’est à cause du « men ». Le nom du groupe vient de la médecine chinoise. Le mingmen c’est un rayonnement, un point puissant, un point central de l’énergie dans notre corps. Le mot a aussi un sens lié à l’introspection et également à une mission divine que l’on ne peut pas refuser.

Pouvez-vous présenter le groupe ?
Les membres du groupe :
Sway (vocals, guitar)
JGeorge (guitar)
Etienne (bass)
Sebastian (Percu/Drum)

Le groupe est âgé, fondé par la chanteuse Sway et un ancien guitariste décédé, Yaz. Depuis 2002, la constante c’est la chanteuse. Nous avons enregistré plusieurs albums : « Undercontrol » (2006) est le premier album, « Back to the Ground » (2009) et « There’s a Place » (2014). Les membres qui sont en commun entre le premier et le deuxième disque sont les fondateurs: Sway et Yaz, le guitariste aux dreadlocks. JGeorge , Etienne et Dem (ancien batteur ont rejoint le groupe pour créer “Back To The Ground” et “There’s A Place”.

Le groupe est maintenant stable. Le batteur a décidé de passer à autre chose et c’est un nouveau, Sebastian, qui a pris sa place, il est percussionniste classique et batteur. C’est lui qui va donc continuer l’aventure avec nous, le noyau dur : Sway, Jean-Georges et Etienne. Nous l’avons engagé comme percussionniste afin de réaliser notre nouveau concept acoustique avec le 5 titres “Into The Night”.

Crédit Photo: Laure Noverra

Être un groupe suisse est-ce que cela constitue des avantages ou des désavantages ?

Question difficile. Les avantages sont que nous sommes dans pays privilégié, il y a en général de bonnes conditions pour les concerts, les salles sont bien équipées en général un groupe comme MINGMEN reçoit des cachets, même si la plupart des salles sont gérées par des amateurs. Lors de notre tournée au Brésil en 2011, on a eu un peu d’aide de l’Etat pour compenser les cachets brésiliens, c’est une bonne chose car nous sommes tous musiciens professionnels. Par contre il y a beaucoup de groupes qui profitent du système et paient pour jouer avec l’aide de subventions alors qu’ils font de la musique à côté de leur travail bien payé. Nous refusons ce système et le cynisme ambiant, personne ne me subventionne mes vacances au ski ou à la plage...
Les désavantages : en Suisse, il n’y a pas vraiment d’industrie musicale comme en Angleterre ou en France, on n’a pas un sentiment de vraie communauté entre les groupes, plutôt un univers d’amateurs qui se font plaisir et profitent du système.

Crédit Photo: Déborah Emery

Est-il facile de donner des concerts en Suisse ?

Tout dépend de quel type de concert : dans les bars oui, c’est facile, mais pour les festivals ou les plus grosses salles il faut une actualité et des connexions. Pour avoir de bonnes dates, il faut des organisations conséquentes et du budget, c’est devenu plus difficile car il y a de plus en plus de groupes.

Quelqu’un a dit : « Le public Suisse est exigeant », qu’en dites-vous ?

Je pense que oui. Le public suisse reste les bras croisés, sans broncher. Beaucoup de gens qui vont écouter des concerts ont déjà des projets musicaux ou ont été musiciens. Lors de notre tournée au Brésil nous avons vécu de grands moments avec le public, là-bas les gens n’ont pas peur de montrer leurs émotions et tu sais tout de suite si tes morceaux leur plaisent ! Le Suisse bouge très peu et il cache bien ses émotions.

Je vais vous nommer des noms de groupes qui ont joué il y a 30 ans dans les salles qui n’existent peut-être même plus. Ces groupes galéraient. Mais il y avait à Vevey une amitié entre les groupes assez touchante. Voilà les noms vous me dites si vous les connaissez, même de nom :

IXTL (Rock) : Non
Bellone (Progressif) : Non
Stress (Punk) : Non
Burn (Heavy Metal) : Non
Firesky (Heavy Metal) : Non
Brothers Mothers (Rock/Punk/Blues/Noïse/Hard/Underground) : Non. Mais le nom me dit quelque chose, c’est peut-être parce que vous m’en avez parlé.
Deyss (Progressif) : Oui

Savez-vous que DEYSS existe toujours ? Ils ont même enregistré trois albums, à ma connaissance. C’est un groupe de Rock Progressif. Le leader et compositeur, organiste est : Giustino Salvati


Qui est le leader de MINGMEN ?

Cela se partage entre Sway et moi-même. Le bassiste parfois prend aussi la place de leader. Depuis le temps qu’on joue ensemble on s’entend très bien et souvent les décisions se prennent d’elles-même. J’ai beaucoup de plaisir à faire partie de MINGMEN, en tant que guitariste de session j’ai participé à de nombreux projets professionnels et l’ambiance n’a jamais été à la hauteur de ce que l’on vit dans MINGMEN

Comment composez-vous ?

Pour « Back To the Ground » d’abord, les textes ont été posés sur la structure instrumentale, les riffs. Parfois nous composons à partir du texte. D’autres fois, on joue ensemble et on se dit : « C’est super ! Un futur tube interplanétaire »comme on a la possibilité d’enregistrer dans notre studio c’est une aide précieuse pour prendre du recul et affiner les détails avec l’esprit calme.



Qu’est-ce qui vous inspire ?

La vie, les questions en rapport à l’existence et au monde, notre société et ses effets sur nous. « Great Illusion » parle d’écologie de ne pas se voiler la face devant les problèmes du monde et du cynisme humain face à l’hyper-consommation qui nous mène droit dans le mur. “Bastards” parle des violences faites aux femmes. La liste commence à être longue avec quatre disque.

Comment se passent les répètes ?

Fort bien. On répète à Sion dans le magnifique canton du Valais. Notre local se trouve au deuxième sous-sol, nous avons même un monte charge bien pratique pour partir faire des concerts avec tout le matériel. On a un grand studio avec de la bière à profusion, notre bassiste brasse sa propre bière, il en amène de temps à autre pour déguster (J’ai oublié de lui demander si c’était de la bière valaisanne). C’est très convivial, on aime beaucoup rigoler, c’est vraiment cool d’être avec des gens avec lesquels ont s’entend, l’ambiance est au top, pas de prises de tête mais dès qu’il s’agit de jouer, nous prenons les choses très au sérieux et nous travaillons dur pour obtenir la qualité qui nous semble juste.

Votre musique est magnifique, elle est puissante en laissant toute la place à la voix de la chanteuse. Est-il difficile d’allier la puissance et la voix féminine ?

Merci, quel plaisir d’entendre cela. La place de la voix c’est très difficile, c’est le cœur du problème, il y a des fréquences aigues qui perturbent la voix à fort volume et on ne fait pas de symphonique noyé dans les nappes et le lyrisme cliché. Sway a du talent, elle s’adapte. Presque trop parfois, pour “There’s a Place”, elle a malmené sa voix et s’est blessée, ça arrive, certains chanteurs connus ne peuvent chanter que sous cortisone. Mais depuis on a beaucoup appris et le projet acoustique en est la preuve, son chant est magnifique sans vulgarité.

Lorsque vous enregistrez un album, comment se passe les moments de studio ? Combien de temps y passez-vous ?

Mingmen, un “work in progress”. Le tout premier album a été fait en séparé (on enregistre les instruments les uns après les autres, drum puis basse puis guitares et on termine avec la voix). Dans Back To The Ground on a tout fait en séparé aussi. Les sessions se sont faites sur 2 mois et le batteur est entré dans le group en faisant la session avec nous car tout était déjà écrit. Le problème avec cette démarche, c’est qu’en Live il manquait des éléments cachés par la production, on devait jouer avec des samples et une clicktrack et c’est vraiment pas rock n’roll bien que cela soit très répandu dans notre monde asceptisé de l’image avant tout.
Pour “There’s a Place” on a fait une démarche pour trouver un studio analogique avec une grosse console SSL et la possibilité de vivre au studio. Notre choix final s’est porté sur le Relief Studio, dans lequel les Young Gods parmi d’autres ont enregistré. Nous y avons passé un mois pour tout faire et surtout enregistrer en Live. Au final on a un son beaucoup plus réel voir brut en rapport de certaines production selon le standard actuel, mais on s’en fout car on ce qu’on a vécu humainement est impossible à reproduire avec des plugins et une souris.
Pareil pour la pochette, on voulait un univers minéral et faire brûler notre logo dans la nature, le jour du shooting il a neigé et cela a donné cette magnifique pochette blanche. Tout comme pour l’enregistrement du son, il n’y a pas de fake, d’artifices, tout a été fait par de vrais êtres humains qui partagent le même délire ! Je tiens à remercier chaleureusement notre graphiste Guillaume Faisant pour nous avoir suivi jusqu’au bout !! (Jean-Georges me montre à l’écran la pochette et c’est vrais qu’elle est magnifique, il m’explique plus en détail un peut toute les signification de ce que l’on y trouve, et que vous chercherez à découvrir lorsque vous aurez acheter cet album indispensable. J’exagère ? Ai-je la tête des rigolos de la télévision ? Oui ? Ah bon...)



Vous avez opté pour l’anglais, pour quelle raison ? Parce que la chanson « Contre les murs » qui clôt l’album « Back to The Ground » est superbe.

Au départ parce que le Rock sonne bien en anglais. L’anglais est très répandu dans le monde donc tu peux toucher beaucoup de monde. Mais nous réflechissons à incorporer plus de français car souvent les gens ne s’intéressent pas assez à nos textes ou ne sont pas suffisamment bilingues pour les comprendre correctement.

Êtes-vous le genre de groupe à rejoindre une cause ?

On est pas des militants durs mais on soutien « Aquaverde » (http://www.aquaverde.org/). Ils essaient tant bien que mal d’aider une tribu d’indiens en amazonie qui sont menacés par les mafias du bois qui déforestent à tour de bras et qui ne reculent devant rien pour atteindre leurs objectifs puants…
On a eu la chance de pouvoir jouer devant le chef de la tribu lors d’un de ses passages en Suisse pour sensibiliser l’opinion.

Avant de parler de la scène, peut-être voulez-vous dire quelque mots sur le matos que vous utilisez ?

En électrique pour les amplis guitares on joue Mesa/Boogie et Marshall, la basse c’est Ampeg SVTII. Le batteur est sur DW, assez standard comme équipement. Je bidouille mon matos mais je ne vais pas rentrer dans le détail des tubes et autre pédales DIY… Je joue des stratocaster modifiées, une 7 cordes Universe et une telecaster bariton. Sway joue une gibson SG noire. Etienne joue deux basses Spector. En acoustique j’ai une guitare française Dupont, c’est un luthier et je suis amoureux de cette guitare. Sway joue une mini guitare qui sonne très bien mais qui n’est pas chère du tout, Etienne a une basse Ovation noire avec le dos bombé. Sebastian a créé un kit pour l’acoustique qui sonne d’enfer mais composé de tellement d’éléments différents qu’il ne me sert à rien de les énumérer ici.



Toujours avant d’aborder la scène, parlons un peu de l’apparence.
Les pochettes de vos deux albums sont très belles. Pensez-vous que la pochette d’un album fasse partie intégrante de l’œuvre ?

Oui clairement. Pour nous c’est quelque chose d’authentique, c’est une évolution à chaque fois. Il faut que la pochette reflète l’atmosphère de la musique. Comme je l’ai dit précédemment, la pochette de “There’s a Place” est une aventure humaine, ce qu’on voit c’est ce qu’on a vu aussi, pas du reconstruit idéalisé.


Idem pour les clips que j’ai pu voir. J’ai été frappé par le professionnalisme. Est-ce que tout cela : album + clip font partie d’un ensemble ?

Oui, si on avait plus de moyens on ferait plus de vidéos ; idéalement il faudrait faire un clip par morceau. Nous sommes très exigeants, il y a toujours un long processus de réflexion avant de choisir avec qui on travaille et ce qu’on veut faire. Plus le temps avance plus on fait les choses nous-même. On a notre propre studio d’enregistrement et je fais le montage des vidéos. Pour “Great Illusion” on a travaillé avec Anthony Dubois, un parisien qui travaille avec Meshuggah entre autres.



Êtes-vous des professionnels ?

Oui. Je donne des cours de guitare et je fais des sessions. J’ai suivi une école de Jazz professionnelle avec un Master à la clé. Mon revenu vient entièrement de la musique.

Sway est pro aussi, elle donne des cours de chants à côté de MINGMEN et elle planche sur un projet solo.

Etienne a fait la M.A.I à Nancy pendant 2 ans avec des profs incroyables. Il a un job alimentaire à côté de la musique.

Notre ancien batteur donne des cours.

Sebastian vit aussi de la musique en tant que prof de percu, concerts classiques et différents projets sur Genève. Il a un Master en percu classique.



Un concert avec un orchestre symphonique : oui/non ?

- Avec un DJ ?

- Un autre groupe de Metal ?

- Un rappeur ?

Oui et non. Tout dépend beaucoup des critères. Nous ne voulons pas “faire pour faire”. On essaie d’être et de rester authentiques, de pouvoir défendre nos choix à 100%.
On l’a déjà fait avec un rappeur à l’époque d’”Undercontrol”. Et sur “Back To The Ground”, il y a Loïc, le chanteur du groupe THE OCEAN qui est un ami de MINGMEN, qui fait un duo vocal. C’est lui qui a enregistré cet album d’ailleurs.

Loïc Rossetti

Maintenant la scène. Préférez-vous le studio ou la scène ?

La scène. J’aime le studio techniquement, mais enregistrer avec le casque ça va un moment, je le vois lors des sessions, c’est beaucoup de concentration et le son n’est pas cool en séparé. La scène c’est vivant, c’est physique, j’adore ça !!

Quel est votre état d’esprit avant de monter sur scène ?

L’envie d’y aller, de vouloir être au taquet, d’être énergique. Je suis une personne entière, quand je joue je m’implique émotionnellement. La guitare et la musique que je crée sont des extensions des aspects de ma personnalité.



Et sur scène ?

C’est l’énergie totale ! Beaucoup de musiciens se préoccupent de la justesse et de la précision, moi j’ai plutôt tendance à m’en foutre tant que je suis juste avec ce que je transmets. Attention, je ne dis pas que bien jouer n’est pas important, ce que je veux dire c’est que sur scène ce n’est plus le moment pour se concentrer là-dessus. Il y a assez de temps pour ça à la maison ou en répète.

Et après le concert que faites-vous généralement ?

On est heureux même si on trouve que c’est toujours trop court et on boit des bières. Si les conditions sont très bonnes on fait la fête, des fois un peu trop…

Êtes-vous sensible aux réaction du public ?

Oui, très sensibles. L’énergie du public te nourrit et décuple tes capacités expressives. C’est très difficile de tout donner devant des gens impassibles.

Vous avez joué :
- Au festival de Jazz de Montreux, sur une scène à l’extérieur.
(D’ailleurs sur cette même scène , il y a bien 30 ans,un groupe de Blues Rock, dont le leader était un pote, a pu faire un long bœuf avec Rory Gallagher, qui passant par là, entendant la qualité des musiciens est monté sur scène. Ah le festival de Jazz de Montreux, j’en ai vu des concerts. Mon parrain, il y a bien 35 ans, chef éclairagiste, un soir il est allé avec Led Zeppelin manger un morceau au restaurant au sommet de la tour. j’ai même vu le casino brûler en 1971, j’avais 9 ans.)

On a joué plusieurs fois à Montreux, dehors et dedans. C’est marrant que tu racontes l’histoire du feu du casino, mon papa faisait partie des pompiers qui ont éteint ce jour-là. Il y a tellement d’histoires à raconter autour de ce festival ! Malheureusement il a beaucoup changé est c’est une grosse machine Corporate à présent. Le fondateur est mort et l’âme du festival est partie avec lui.

- Au Rocking Chair, à Vevey.

- A Salvador de Bahia, au Brésil.

- Etc.

Vous avez foulé le plancher d’autres scènes, alors dans quel contexte êtes-vous le plus à l’aise ?

Pour le côté électrique la meilleure configuration c’est une grande scène genre festival ou club bien équipé. J’aime bien jouer dans des lieux plus petits mais en général le son est beaucoup moins bon et on ne peut pas utiliser l’espace pour bouger comme il se doit. En acoustique on aime bien les petits clubs mais on peut jouer partout à condition que la sono soit bonne. Dans la mesure du possible on tourne avec un ingénieur du son qui connaît notre musique et là c’est le top !



Lors d’un concert, le son n’est pas toujours facile à retrouver. Est-ce que vous rencontrez parfois des problèmes ?

Cela dépend de qui est au contrôle. Notre ingénieur du son sait s’adapter. En général si l’espace est trop petit le volume de la batterie et des cymbales en particulier pose de grands problème à la gestion de la voix dont le micro reprend une partie des sons d’ambiance.

Sur scène, rencontrez-vous parfois des petits problèmes techniques ?

Rarement. Au Rocking Chair, j’ai sauté et ma sangle a cassé, la guitare est tombée sur le sol. Une fois on s’est fait débrancher parce que soi-disant nous avions dépassé le temps imparti. Rien de bien grave !

Lors du concert, vous permettez-vous d’improviser ?

Pour l’album “Back To The Ground”, il n’y a aucune place pour l’impro. Mais nous avons changé un peu et j’ai commencé à placer des solos de guitare pour rendre la chose un peu plus humaine. Il n’y a pas d’improvisation collective sur scène.

Arrive-t-il à la chanteuse d’oublier les paroles, que fait-elle alors ?

Cela lui arrive très rarement mais comme c’est un être humain et qu’elle n’a pas de prompteur, si cela arrive elle compense avec du yaourt ou elle redit un couplet précédent.


Quel rapport avez vous avec le public en plein concert ?

Tout dépend de l’énergie qu’il dégage, sur scène je joue, je capte de temps à autre des regards et des attitude mais c’est plutôt après le concert que je prends du temps pour discuter avec ceux qui le veulent. Je suis quelqu’un de très ouvert et intéressé.

Les remarques de vos écoutants, en tenez-vous compte ?

Oui, dans la mesure du possible. Car il y a dans leurs remarques beaucoup de subjectivité. Il n’est pas facile de départager le vrai du ressenti personnel. Il y a le même problème quand tu fais le mixage d’un morceau en studio, parfois on va utiliser des adjectifs pour qualifier certaines impressions qui ne montrent pas la cause réelle. Genre tu veux un son de guitare plus “gras” mais en fait c’est en modifiant l’équalisation de la basse que tu vas entendre ce son là… compliqué…. mais on évolue et surtout on écoute pas tout le monde.

Comment voyez-vous MINGMEN dans l’avenir ?

J’espère qu’on va faire plus de concerts. Des concerts plus réguliers. Gagner un nouveau public par l’acoustique. L’acoustique va aider les gens à entrer dans l’électrique de MINGMEN. Ce qui est difficil pour nous c’est de nous définir d’un point de vue marketing car à l’origine on fait notre musique sans penser à ce qui doit plaire au maximum de gens. Trouver son public c’est très difficile.

(Alors là c’est facile pour moi, vous êtes un excellent groupe de « Rock’n’Roll » pour citer Lemmy)

Si comme Metallica, un pointure vient vous proposer de jouer avec elle, sa musique, accepteriez-vous ?

Tout dépend de qui c’est et cela dépend aussi de la musique proposée. Mais bon, si c’est Metallica… à part si c’est un hymne à une politique que l’on hait, on ne va pas cracher dans la soupe.


Avant de conclure et de vous passer à la question (un petit « jeu » rigolo), pouvez-vous me répondre : Qui est pour vous Celui ou Celle qui vous a le plus marqué » comme musicien, chanteur (teuse),… ?

Un guitariste (il  y en a tellement): Scott Henderson, j’adore. Frank Zappa a aussi un énorme truc mais plus en tant que compositeur pour moi.

Scott Henderson
Photo by Jessica Pettyjohn

Allez-dites-nous, quel est LE meilleur groupe de Metal ?

Je n’aime pas ce genre de classements, il y a tant de qualité partout et de paramètres divers et variés pour tenter de juger… Mon âme de fanboy te répondra Iron Maiden !!! J’adore Metallica aussi et plein d’autres dont Gojira, Machinehead, Slipknot, Tool, System Of A Down, etc...

Que lisez-vous ?

Ces temps pas mal de philo. Pierre Joseph Proudhon, le père de l’anarchie et Bernard Stiegler. Je me suis aussi lancé dans des traités d’harmonie classique mais plutôt à titre professionnel.

Pierre Joseph Proudhon

Quel genre de cinéma aimez-vous ?

Les Blockbusters. Des films qui attirent et qui ont quand même de la réflexion comme Blade Runner. Le divertissement plus le raisonnement c’est top.

Qu’écoutez-vous comme musique ces jours ?

Scott Henderson, Tool et Machine Head.


Qu’aimez-vous ?

Être autonome.

Que n’aimez-vous pas ?

L’hypocrisie et le mercantilisme exagéré.

Alors voilà le moment de la question. En deux mots :

Doro : All we are

Krokus : Suisses poilus

Gotthard : Suisse et tunnel

Jacquy Lagger : Extraterrestre très terrestre

Taken By Storm : Je ne sais pas…c’est quoi ? Un whisky ?

La Suisse : Calme et réglementée.

Je vous laisse conclure l’interview… dites ce que vous voulez, et encore merci Jean-Georges.

Un grand merci à toi Ichigo d’avoir pris du temps pour découvrir MINGMEN au point de me parler une heure et demie en interview ! Je suis très content d’apprendre que tu viens de la même région que moi même si tu n’y vis plus et que Zappa est une de tes grandes influences, le monde est si petit ! Je te souhaite tout de bon pour la suite et te remercie encore au nom de MINGMEN, de nous avoir donné un peu de parole !



Merci Jean-Georges pour ce trop bref instant? car Mingmen est un groupe incontournable, non seulement de la scène suisse, mais aussi mondiale dirons-nous, n'est-ce pas les amis? Je vous laisse apprécier encore cette vidéo et je vous salue.


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Ichigo Samuru

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