mardi 14 novembre 2017

Margot Cotten & The Bee's Knees: "Il ne faut pas croire que je joue et écoute que de la country"



Bonjour Margot Cotten,

1. C’est une joie de vous retrouver pour la sortie de ces deux titres. Nous allons nous pencher un peut sur ce que vous appelez un 45 tours. Alors pourquoi ce terme 45 tours ?

On va sortir nos deux nouveaux titres Feel No Shame et E.Z. Rider en digital sur toutes les plateformes de téléchargement ainsi qu’en physique sous forme de 45 tours (vinyl). Je collectionne les disques (vinyls) et n’en ai jamais sorti dans ce format, j’ai donc décidé de sortir ce single en 45 tours et non en CD.

2. Le premier titre «Feel No Shame »  fait un peu plus Pop-Rock US que les chansons de votre premier album (dont je republie l’interview après celui-ci pour que ceux qui ne vous connaissent pas, puissent découvrir votre talent) ne trouvez-vous pas ?

Oui ce titre est beaucoup plus pop que ce que je fais en général. Quoi que Pecan Boy sur 2&2 était assez pop aussi. Dans les deux cas, les titres sont produits et arrangés à 99% par Louis-Marin Renaud qui a une culture beaucoup plus pop que moi.




3. Alors dites-nous Margot, pourquoi ce nouveau nom Margot Cotten & The Bee's Knees ?

Mon groupe est tellement bon et j’en suis tellement fière que je voulais qu’ils aient leur propre nom aussi. Je voulais partager l’affiche avec eux ! Ils apportent énormément aux chansons. C’est moi qui écrit les chansons, mais les arrangements sont faits en groupe. The Bee’s Knees c’est une vieille expression qui veut dire que quelque chose est cool. Ça sonne bien et ça correspond bien au groupe!

4. De quoi parle cette première chanson, qu’il me faut encore adopter, dompter, dans mon cerveau musical ?

C’est une chanson sur les ravages de l’alcool et la culpabilité liée à l’alcool.

5. Votre deuxième titre est carrément plus Coutry-Rock, on vous retrouve dirons-nous, vous êtes d’accord avec « on vous-retrouve », ou le premier titre est aussi parfaitement vous-mêmes ?

Le premier titre est aussi moi-même mais c’est vrai « qu’on me retrouve » avec E.Z. Rider. Elle est plus country. Il ne faut pas croire que je joue et écoute que de la country. C’est une de mes influences majeures certes, mais j’écoute aussi de la pop, tiens ce matin j’écoutais Procol Harum !

6. De quoi parle cette chanson ?

La chanson parle d’une histoire que mon père a vécue y a 40 ans maintenant… Il avait une vingtaine d’années, avait les cheveux aussi longs que moi, s’habillait en hippy (chemises à fleurs, pat’ d’eph’ etc). Un jour avec un de ses amis, ils sont partis pour St Maixent chez un pote qui habitait dans le fin fond de la campagne. Le pote a oublié de venir les chercher à la gare de St Maixent. Il n’y avait évidemment pas de téléphone portable, ils n’ont pas pu le joindre immédiatement. Donc, ils sont allés boire un coup dans le bar en face de la gare pour patienter. Il faut s’avoir que St Maixent est une ville de garnison, donc il y a beaucoup de militaires. Dans le bar, ils se sont retrouvés entourés de militaires peu accueillants qui les regardaient comme des ovnis. Énorme malaise, un peu comme dans la scène de Easy Rider quand Peter Fonda, Nicholson et Dennis Hopper se retrouvent dans le dinner entourés de rednecks.
Ça parle de cette annecdote.
7. Votre voix est touchante, juste, chaude, elle touche les tripes… est-ce que votre voix est retouchée ?

Non pas retouchée, c’est ma voix !

8. La jaquette de ce 47 tour est très jolie, pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

La pochette a été conçue par Louise Sola-Cotten. En plus d’être ma soeur, elle est graphiste et elle est douée. Son travail me plaît, elle me connaît par coeur donc elle sait ce que j’aime. Je vais recevoir les disques dans une semaine et j’ai hâte de les avoir entre les mains.

9. Avez-vous un album en prévision ?

Toujours! Pour l’instant, j’ai surtout envie de jouer avec mon groupe sur scène. On enregistre dès qu’on a des nouveaux morceaux. Wait and see…



10. Où pouvons-nous trouver ce 45 tours ?

Il sera en vente lors de nos concerts et sinon vous pourrez l’acheter sur notre bandcamp : https://margotcotten.bandcamp.com

11. Comme vous n’êtes pas sur la pochette du disque (appelons çà un disque, je ne sais pas pour vous, mais pour moi parcourir à nouveau les vinyls chez le disquaire, c’est une joie retrouvée), est-ce que ce sera le cas sur les prochains albums ?

J’ai une belle collection de disques et je peux passer des heures chez les disquaires… seulement j’évite car mon appartement commence à déborder de vinyls, je n’ai plus de place pour les ranger…. il va falloir que je trouve une solution !!
Je ne sais pas encore ce qu’il se passera pour le prochain album ou single à venir.

12. Que pensez-vous du retour des 33 tours ?

Du bien et du mal, c’est comme tout !
J’aime les vinyls, j’en ai toujours eu (merci à mes parents!), j’aime les pochettes, on peut lire les crédits facilement, c’est des vrais objets. J’aime les vinyls quand ils sont en bon état, car un vinyl qui craque c’est pas très intéressant… il vaut mieux un CD en bon état qu’un vinyl en mauvais état.
Ce que je n’aime pas c’est que c’est revenu à la mode, donc les prix augmentent et certaines maison de disques en profite pour sortir des pressages pourris. J’ai acheté un pressage récent de L’Homme à Tête de Chou qui est honteux, grande déception.




13. Et franchement, est-ce que vous vous êtes intéressée à la tournée country de Silvie Vartan ?

Je n’en ai pas entendu parler. Et non ça ne m’intéresse pas!

14. Pouvez-vous nous donner votre avis sur The Voïce ou la Nouvelle Star ?

Je vais m’abstenir, je n’ai pas envie d’être désagréable !!

15. Avez-vous déjà rencontré Sophie Tith ?

Je ne sais pas qui est cette personne !

16. Nous avons parlé de vous avec Jack Art, vos oreilles n’ont pas dû siffler car il vous apprécie, avez-vous un projet avec lui ?

Non, rien de prévu.

17. Avez-vous été touchée pas le décè de Fats Domino ?

Je suis rarement touchée par la mort des célébrités. En dehors de celle de Lennon, ce qui est étonnant car il est mort bien avant ma naissance… n’empêche que je me souviens quand j’avais 6 ans, j’écoutais Lennon et me suis mise à pleurer car je ne comprenais pas qu’on puisse tuer un homme avec une aussi belle voix…
Et sinon j’ai été touchée par la mort de Tom Petty il y a un peu plus d’un mois. Je n’ai pas pleuré sur le coup, car je ne connais pas le mec et trouvais ça déplacé de pleurer quelqu’un qu’on ne connaît pas. Puis la journée est passée, j’ai pris une guitare, joué une de ses chansons (Louisiana Rain) et dès la deuxième phrase j’ai littéralement explosé en larmes.
Y a la mort de Chuck Berry aussi mais il avait l’âge de mourir comme Fats Domino. Contrairement à Lennon ou Tom Petty.


TOM PETTY

18. Que vous donne comme impression la perte de ces grands, les uns après les autres ?

Qu’on y passera tous, les grands comme les petits ! Mais en attendant… time is on my side !

19. Pensez-vous que ce que vous faites pourra traverser le temps ?

Non. Évidemment si c’est le cas j’en serai ravie, mais je n’y crois pas. J’ai la chance de pouvoir faire ce que j’aime, je le fais tant que je peux.

20. Je serais curieux de savoir ce que vous pensez des Insus ?

Je n’en pense pas grande chose, je n’ai jamais aimé Téléphone. J’aime bien Louis Bertignac humainement, j’ai passé deux, trois soirées avec lui à jouer des morceaux des Stones. C’est un grand fan des Stones comme moi, on peut ne pas s’arrêter de jouer leur chansons. On connaît tous les plans, toutes les paroles, de vrais fanatiques! On a tellement joué sur leurs disques que dès qu’on joue un morceau, on enchaîne instinctivement sur le morceau qui suit sur leurs disques… suis-je claire ?? disons que je me souviens avoir joué I Got The Blues avec lui et on avait à peine fini de le jouer qu’on a enchaîné, sans même se concerter, avec un belle version de Sister Morphine puis Dead Flowers… je pense pas qu’on ait joué Moonlight Mile cela dit.. ?


LOUIS BERTIGNAC

21. Et de la tournée de Johnny, Eddy et Jacques Dutronc

Je suis allée les voir en juin à Bercy, mon parrain (Jean-Yves D’Angelo) joue avec eux et m’a invitée. J’ai passé un super moment. J’adore Dutronc et ai un faible pour certaines chansons de Mitchell. Halliday je ne connais pas. J’étais très heureuse de voir Dutronc et Mitchell.


Eddy Mitchell, Johnny Hallyday et Jacques Dutronc
Photo: © ©Andred

22. Quels sont les noms d’artistes français qui ont fait vivre la musique américaine en France, pour que vous fassiez de même ?

Euh… je ne sais pas… ma culture française est TRÈS limitée… j’écoute Gainsbourg, Christophe, Nino Ferrer, Dutronc, Brassens…. parfois quelques vieilles chansons de Renaud… Je crois que Joe Dassin a fait vivre la musique américaine en France avec sa reprise de Yellow River (L’Amérique) entre autre, et Cabrel aussi, peut-être Bashung aussi ? Évidemment Hugues Aufray qui a repris Dylan… C’est de la musicologie là… je ne suis vraiment pas calée en musique française.


HUGHES AUFRAY ET BOB DYLAN
Bob Dylan et Hugues Aufray, à Paris, en 1964.
Cette photo de Tony Frank figure sur la pochette de l’album « Aufray chante Dylan »

23. Margot Cotten, vous êtes heureuse ?

Oui ! J’ai beaucoup de chance de pouvoir vivre de ce que j’aime. J’espère que ça durera !

En tous les cas je suis heureux de chaque fois vous rencontrer et de vous passer à la QUESTION. Vous connaissez BAZAR MUSIC, c’est vous qui devez conclure. Dites absolument tout ce que vous voulez. Je vous remercie et vous embrasse :

Merci à vous, et aux lecteurs de Bazar Music!
Je serai en concert avec les Bee’s Knees le 22 novembre à L’Alimentation Générale (64 rue Jean Pierre Timbaud) pour la sortie digitale du single et le 8 décembre au Paris Prague Jazz Club (18 rue Bonaparte) pour la sortie physique du single en 45 tours.



Après cette interview j'en profite pour rééditer un article que j'avais écrit voilà quelque temps concernant l'album de Margot Cotten: 2 &2



Margot Cotten ou deux et deux font quatre.

La pochette de 2 &2 en noir et blanc, nous montre une Margot Cotten de profil, pensive. Une pochette réussie, qui annonce que mathématiquement le disque sera à la hauteur. Si nous regardons le dos de la pochette nous trouvons Margot, cuir, jeans et bottes, assise sur des escaliers toujours pensive. Sa chevelure un peu sauvage renforce sa beauté. L’intérieur de la pochette du CD, lorsque vous la découvrez, vous êtes surpris, par la couleur, et en feuilletant le beau livret, et regardant cette voiture américaine et cet homme en position de fœtus, nous pouvons penser : « Ah je comprends pourquoi Margot est pensive ». Je comprends pourquoi, eh bien je sèche un peu, nous en saurons un peu plus dans l’interview qui va suivre cette chronique.

Margot Cotten aime le Rock Américain et cela la pochette nous l’annonce clairement, ainsi que dix titres que nous allons découvrir.

D'entrée la force du Rock américain s’exprime, un pur bonheur, la voix de Margot assure, il y a pas à dire le choix de placer ce « Silver Soul » au début nous promet une écoute d’un bon niveau. Nous allons partir sur les routes du far west, nous sentons la poussière, et des noms illustres nous reviennent en mémoire. Des noms qui nous ont tous fait rêver. La musique américaine, ou plutôt le Rock, la Country, l’Outlaw Country pour être précis, la Country Rock et le Rock Sudiste ne peuvent en aucun cas nous laisser de marbre.

« An elephant in the Deep Blue Sea » nous ramène dans un son plus Country, tout en restant assez musclé. Il a bien sa place dans cette palette qui nous peint l’Amérique qu’on aime, celle des grands espaces, celles des amérindiens, des cow-boys, des ranchs, de la route 66, celle où la vie est différente, dure, oui, mais différente. Dans notre mémoire, au moins, le temps s’est arrêté. Et cette chanson fait du bien aux stressés que nous sommes.

La suite nous laisse dans le calme d’une ballade : « Laughing Without a Smile ». Déposons nos bottes, et asseyons-nous au coin du feu à siroter un bon café dans ces fameuses tasses en fer. Pour les paroles nous verrons avec Margot qui nous répondra à quelques questions. Mais un tel son, une telle ambiance est édifiante, ne cherche pas l’exceptionnel, mais la paix du cœur.

S’en suit une petite merveille avec un solo de guitare bien appréciable, sans parler de la voix de Margot. Un sans faute jusqu’à maintenant. Non, je ne cire pas les bottes de la belle Margot, mais je constate, simplement. Voilà un morceau proche de la perfection, en tous les cas, ce n’est pas avec « Pecan Boy » que nous pourrons dire que ce disque est médiocre.

Nous voilà dans un climat Country, Folk Country (?) En tous les cas « Mrs Johnson » ressemble à un western, le morceau a un rythme et une slide guitare qui assure tout en douceur. Un tel morceau ne passerait pas dans nos hits parades, mais cela n’est pas grave, je dirais même heureusement, il ne faut pas salir l’œuvre.

Yeap voilà la Country Rock qui va faire danser tout le monde « Paris Rain », une chanson qui nous parle de Paris, de la Californie... du cœur de Margot, tiraillée entre les deux ? Un peu comme nous. Mais nous savons que l’Amérique n’est pas toujours un rêve. Cependant on peut aimer ce pays, c’est certain, et en rêver, être tirailler, c’est certains.

Margot nous chante une ballade dont elle a le secret, sa voix est dramatique, attachante, c’est beau et triste. Margot est à l’aise dans cette chanson « Eve & Earl », comme elle l’est d’ailleurs dans toutes les autres. Quand on pense qu’elle compose tout. Ce n’est pas rien : chapeau pas, à notre Coutry Rock Woman. Il faudra que Margot nous dise deux mots sur cette chanson qui semble parler de suicide, ah mais tout n’est pas rose en Amérique.

Avec « Eucalyptus Mind » Margot Cotten revient à un rythme plus soutenu tout en restant, ce que je me permet d’appeler, une ballade où le paysage défile sous nos yeux. Cette Amérique tant aimée. Cette Amérique qui nous a donné tant de légendes, défile sous nos yeux. Les guitares renforcent cette impression. Et en entendant cette jolie chanson, je ne peux m’empêcher, avec une certaine émotion, même si cela n’a certainement rien à voir, à Johnny Cash, à son testament « Hurt », aux images du clip. Oui les grands de la musique américaine ne sont pas loin, ils sont l’âme de cette musique.

Guitare acoustique, voix parfaitement posée de Margot, le morceau commence, et nous revoilà dans un temps où tout semblait autre. Un temps qui n’a peut-être jamais existé en fait. L’homme étant l’homme. Cette chanson « (Welcome to) the Sleepy Town » est très agréable. Tiens elle aurait pu être chantée sur les planches du fameux festival, le plus légendaire.

Margot Cotten aime nous raconter des histoire, elle aime les ballade à l’entendre, chanson après chanson, mais on ne s’ennuie jamais tant la musique est belle et la voix non pas monotone. « Afraid of the Night » est le dernier morceau de cette bien agréable galette. Nous sommes reposés après une telle écoute. Mais il vaut la peine d’approfondir tout cela, car si Margot aime raconter des histoires, j’aimerais bien savoir ce qu’elle nous dit. Car si nous voyons des images nous voyons l’Amérique aimée, celle des légendes.

Interview de Margot Cotten



Ichigo Samuru : Margot Cotten, pourquoi et pour qui jouez-vous de la musique ?

Margot Cotten : Je joue de la musique parce que je ne peux pas faire autrement ! Si je ne joue pas, je suis déprimée. C’est un besoin physique et psychique!
Je joue principalement pour moi, mais je ne peux pas nier que c’est un bonheur de jouer pour les autres, de savoir que peut-être on peut égayer/changer leur journée avec quelques accords et une simple mélodie.

I.S. : D’où vous vient cet intérêt pour la musique Américaine ?

M.C. : Je dois ça à mes parents. Ma mère est une fan inconditionnelle de New Orleans Jazz (ça lui vient de son père) et des Beatles, et mon père de groupes de la British Invasion, de blues, rock’n’roll, country. Toute petite j’écoutais Clarence Williams, Abbey Road, les Rolling Stones, Robert Johnson, Creedence etc.
Le premier groupe sur lequel j’ai fait une énorme fixette c’était les Rolling Stones. À 9 ans, j’étais une véritable fanatique. Grâce à eux j’ai découvert beaucoup de musique américaine : Howlin’ Wolf, Muddy Waters, Gram Parsons, Otis Redding… Je suis partie des Rolling Stones et ai remonté le temps.

MUDDY WATERS


I.S. : Trouvez-vous un public ouvert à votre musique en France ?

M.C. : Oui, il y a en fait des gens qui aiment la même musique que moi. Avant d’avoir internet, je pensais que personne en France ne connaissait les Stones !!! J’ai découvert que j’avais tort ! J’ai eu plein de remerciements de gens qui sont heureux de savoir que je porte le flambeau de cette musique trop peu écoutée ici.

I.S. : Composez-vous en vue de la scène ou l’album prime ?

M.C. : Ça dépend. À vrai dire, ça vient comme ça vient, je ne réfléchis pas à ce que je fais. C’est très spontané. Faut pas réfléchir trop pour écrire de la musique sinon on brise le charme et la magie du morceau.


I.S. : La scène vous est-elle indispensable ?

M.C. : J’adore jouer en public et jouer avec mon groupe. On devient quelqu’un d’autre une fois sur scène, c’est très agréable comme sensation. Quel plaisir de voir la réaction des gens que ce soit quand je joue mes morceaux ou des covers. C’est drôle parfois les gens réagissent plus à mes chansons qu’aux covers que je fais. Ça fait du bien à l’égo de savoir qu’une chanson de Margot Cotten reçoit plus d’applaudissements qu’une chanson de Dylan ou Tom Petty ou les Rolling Stones !!

I.S. : De quoi parlent les chansons de 2&2 ?

M.C. : Ce sont principalement des chansons d’amour, tristes et nostalgiques. Certaines parlent de l’Amérique comme Paris Rain, Eucalyptus Mind, Silver Soul (inspirée par Little Big Man), Mrs Johnson (hommage à Robert Johnson). D’autres parlent plus ou moins de ce que j’ai vécu : Sleepy Town, Afraid of the Night, Eve&Earl, Laughing without a Smile, Pecan Boy. J’invente des histoires en partant de choses réellement vécues, j’écris à propos de mes proches, mes amis parfois.


I.S. « Paris Rain » exprime-t-elle un tiraillement dans votre cœur entre Paris et les USA ?

M.C. : Paris Rain je l’ai écrite en pensant à deux amis (qui s’appellent Arthur tous les deux d’ailleurs !) et qui étaient étonnés que je parle autant des États Unis dans mes chansons alors que je n’y avais jamais mis les pieds. Je pense qu’on peut écrire et chanter des choses non vécues tout en restant sincère. Il faut laisser place à l’imagination ! Je crois bien que Kerouac n’a jamais trop quitté l’appartement de sa mère et il a quand même réussi à nous faire voyager avec ses romans…
JACK KEROUAC

Quand j’ai écrit cette chanson, il pleuvait et je sentais que j’allais être triste. Dans ces cas, je mets End of The Line des Traveling Wilburys et ça me redonne le moral, là j’ai juste pris ma 12 cordes acoustique et j’ai joué. La chanson est venue comme ça d’un coup, les paroles aussi. La chanson a été écrite le temps de la jouer ! En 3 minutes chrono !

I.S. : Une chanson me paraît particulièrement dramatique, bien que je ne comprenne pas l’anglais, il s’agit de « Eve & Earl » . Est-ce exact ?

M.C. : Tout à fait exact, ça n’est pas du tout une chanson gaie. C’est dramatique même. La chanson s’inspire d’un de mes films préférés, Harold & Maude. C’est une belle histoire d’amour impossible.

I.S. : Si je vous dis que votre album, même si on ne comprend pas l’anglais, nous fait voyager et que devant nos yeux, apparaissent des visages célèbres qui ont fait que nous aimons cette Amérique, que vous chantez. Qu’en pensez-vous ?

M.C. : J’en pense que c’est l’effet souhaité ! Et que les chansons ont été écrites pour ça, pour faire voyager, pour laisser place à l’imagination.

I.S. : Comment composez-vous ?

M.C. : Avec une guitare, un stylo, du papier et un dictaphone ! Je ne compose jamais de la même façon. Parfois j’ai une mélodie en tête avec des bouts de paroles alors je prends ma guitare et je cherche les accords qui vont avec. Parfois je joue de la guitare et d’un seul coup un accord me « parle » et je cherche le suivant, puis le suivant, puis je fredonne une mélodie puis j’écris des paroles dessus. Parfois j’ai déjà les paroles d’écrites mais pas de mélodie. C’est toujours spontané, ça vient comme ça. Sleepy town je l’ai eu en tête alors que j’allais m’endormir… j’ai tout de suite rallumé la lumière et pris une guitare, un papier, un stylo et tadaaa ! Ça m’arrive peu souvent d’écrire une chanson sur plusieurs jours.


I.S. : Sur la pochette de votre album vous semblez très pensive, au dos aussi d’ailleurs. A quoi pensez-vous Margot Cotten, à ce que nous découvrons à l’intérieur de la pochette, lorsqu’on l’ouvre ? Expliquez-nous ces magnifiques dessins en quelques mots.

M.C. : Les photos de l’album ont été prises par ma grande amie photographe Barbara FG, c’est la seule personne avec qui je peux être moi-même quand  il y a un appareil fixé sur moi. Je crois que sur la photo de la pochette je devais être en train de jouer de la guitare, certainement Cocaïne Blues ou Love In Vain. Quand à celle dans les escaliers je devais regarder le paysage et me remémorer les souvenirs liés à cet escalier sur lequel j’ai passé pas mal de temps dans mon adolescence. J’ai l’air triste dans les deux cas et mes chansons ne sont pas toujours très gaies mais en fait je suis quelqu'un de joyeux, d’où l’intérieur féerique de la pochette ! Beau contraste entre les photos et les illustrations qui reflète très bien celui entre mes chansons et ma personne !
Les illustrations ont été faites par ma sœur graphiste Louise Sola Cotten, elle fait des collages numériques que je trouve sublime. Je lui ai demandé d’écouter mes chansons et de les illustrer, ce qu’elle a fait avec brio ! Son travail me touche. C’est aussi elle qui a fait tout le graphisme de l’album.

I.S. : En deux mots que pouvez vous nous dire sur :

a) Bob Dylan : Parolier génial - harmoniciste affreux ! Pendant longtemps je n’aimais ses chansons que lorsqu’elles étaient interprétées par d’autres, puis vers 16 ans, j’ai eu un déclic en entendant Just Like A Woman. Un ami m’a prêté Blonde on Blonde et Time Out Of Mind et depuis je suis accro au grand dam de certains!

b) Joan Baez : Je n’ai jamais vraiment écouté Joan Baez. Le peu que je connaisse à travers Dylan ne m’a jamais emballée plus que ça. J’ai entendu de très belles reprises de Dylan qu’elle a faites avec Maxime Leforestier. Sublime.

c) Emmylou Harris : Merveilleuse. Je suis une fan inconditionnelle de Gram Parsons, qu’elle chance elle a eût de chanter avec lui. Les premiers albums d’Emmylou sont sublimes, je les écoute très souvent. Elle m’a fait découvrir Townes Van Zandt grâce à sa reprise de Pancho et Lefty sur Luxury Liner.

d) Johnny Cash : Grand monsieur aussi ! En ce moment je ré-écoute American Recordings et Unchained,  des albums « récents » (années 90) produits par Rick Rubin. Sur Unchained il est accompagné par un de mes groupes favoris : Tom Petty & The Heartbreakers.

e) Lynyrd Skynyrd : Pure merveille ! Leur premier album est incroyable, y a que des tubes! J’adore ce groupe, j’ai passé des heures, que dis-je ? des jours, à écouter One More From the Road, super live !

f) The Allman Brothers Band : Brothers and Sisters est un monument ! Louis-Marin Renaud (mon homme à tout faire!) est plus fan des Allman que moi, on peut le voir d’ailleurs dans notre dernière vidéo live EZ Rider (disponible sur YouTube), il porte un t shirt des Allman et il joue comme Dickey Betts et Duane ! Un génie !

I.S. : Oh nous aurions pu continuer la liste encore longtemps, mais ces noms me sont venus à l’esprit en vous écoutant, pas Dolly Parton étrangement….

M.C. : ça doit être à cause de la différence de taille de nos seins !!

(Rire)

I.S. : Margot Cotten, je vous remercie pour votre gentillesse et vous laisse conclure :

M.C. : Merci ! Je serai en concert avec mon merveilleux groupe à Paris le 16 juin à La Bellevilloise pour le festival Folk You.


Photos en NB: Barbara FG.

Liens:

https://fanlink.to/bees-knees-single


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