Blog pour les chanteuses et chanteurs, les musiciennes et musiciens qui veulent nous parler de leur talent.
lundi 27 novembre 2017
mardi 14 novembre 2017
Margot Cotten & The Bee's Knees: "Il ne faut pas croire que je joue et écoute que de la country"
1.
C’est une joie de vous retrouver pour la sortie de ces deux titres.
Nous allons nous pencher un peut sur ce que vous appelez un 45 tours.
Alors pourquoi ce terme 45 tours ?
On
va sortir nos deux nouveaux titres Feel No Shame et E.Z. Rider en
digital sur toutes les plateformes de téléchargement ainsi qu’en
physique sous forme de 45 tours (vinyl). Je collectionne les disques
(vinyls) et n’en ai jamais sorti dans ce format, j’ai donc décidé
de sortir ce single en 45 tours et non en CD.
2.
Le premier titre «Feel
No Shame »
fait un peu plus Pop-Rock US que les chansons de votre premier album
(dont je republie l’interview après celui-ci pour que ceux qui
ne vous connaissent pas, puissent découvrir votre talent) ne
trouvez-vous pas ?
Oui
ce titre est beaucoup plus pop que ce que je fais en général. Quoi
que Pecan Boy sur 2&2 était assez pop aussi. Dans les deux cas,
les titres sont produits et arrangés à 99% par Louis-Marin Renaud
qui a une culture beaucoup plus pop que moi.
3.
Alors dites-nous Margot, pourquoi ce nouveau nom Margot Cotten &
The Bee's Knees ?
Mon
groupe est tellement bon et j’en suis tellement fière que je
voulais qu’ils aient leur propre nom aussi. Je voulais partager
l’affiche avec eux ! Ils apportent énormément aux chansons. C’est
moi qui écrit les chansons, mais les arrangements sont faits en
groupe. The Bee’s Knees c’est une vieille expression qui veut
dire que quelque chose est cool. Ça sonne bien et ça correspond
bien au groupe!
4.
De quoi parle cette première chanson, qu’il me faut encore
adopter, dompter, dans mon cerveau musical ?
C’est
une chanson sur les ravages de l’alcool et la culpabilité liée à
l’alcool.
5.
Votre deuxième titre est carrément plus Coutry-Rock, on vous
retrouve dirons-nous, vous êtes d’accord avec « on
vous-retrouve », ou le premier titre est aussi parfaitement
vous-mêmes ?
Le
premier titre est aussi moi-même mais c’est vrai « qu’on
me retrouve » avec E.Z. Rider. Elle est plus country. Il ne
faut pas croire que je joue et écoute que de la country. C’est une
de mes influences majeures certes, mais j’écoute aussi de la pop,
tiens ce matin j’écoutais Procol Harum !
6.
De quoi parle cette chanson ?
La
chanson parle d’une histoire que mon père a vécue y a 40 ans
maintenant… Il avait une vingtaine d’années, avait les cheveux
aussi longs que moi, s’habillait en hippy (chemises à fleurs, pat’
d’eph’ etc). Un jour avec un de ses amis, ils sont partis pour St
Maixent chez un pote qui habitait dans le fin fond de la campagne. Le
pote a oublié de venir les chercher à la gare de St Maixent. Il n’y
avait évidemment pas de téléphone portable, ils n’ont pas pu le
joindre immédiatement. Donc, ils sont allés boire un coup dans le
bar en face de la gare pour patienter. Il faut s’avoir que St
Maixent est une ville de garnison, donc il y a beaucoup de
militaires. Dans le bar, ils se sont retrouvés entourés de
militaires peu accueillants qui les regardaient comme des ovnis.
Énorme malaise, un peu comme dans la scène de Easy Rider quand
Peter Fonda, Nicholson et Dennis Hopper se retrouvent dans le dinner
entourés de rednecks.
Ça
parle de cette annecdote.
7.
Votre voix est touchante, juste, chaude, elle touche les tripes…
est-ce que votre voix est retouchée ?
Non
pas retouchée, c’est ma voix !
8.
La jaquette de ce 47 tour est très jolie, pouvez-vous nous en dire
quelques mots ?
La
pochette a été conçue par Louise Sola-Cotten. En plus d’être ma
soeur, elle est graphiste et elle est douée. Son travail me plaît,
elle me connaît par coeur donc elle sait ce que j’aime. Je vais
recevoir les disques dans une semaine et j’ai hâte de les avoir
entre les mains.
9.
Avez-vous un album en prévision ?
Toujours!
Pour l’instant, j’ai surtout envie de jouer avec mon groupe sur
scène. On enregistre dès qu’on a des nouveaux morceaux. Wait and
see…
10.
Où pouvons-nous trouver ce 45 tours ?
Il
sera en vente lors de nos concerts et sinon vous pourrez l’acheter
sur notre bandcamp : https://margotcotten.bandcamp.com
11.
Comme vous n’êtes pas sur la pochette du disque (appelons çà un
disque, je ne sais pas pour vous, mais pour moi parcourir à nouveau
les vinyls chez le disquaire, c’est une joie retrouvée), est-ce
que ce sera le cas sur les prochains albums ?
J’ai
une belle collection de disques et je peux passer des heures chez les
disquaires… seulement j’évite car mon appartement commence à
déborder de vinyls, je n’ai plus de place pour les ranger…. il
va falloir que je trouve une solution !!
Je
ne sais pas encore ce qu’il se passera pour le prochain album ou
single à venir.
12.
Que pensez-vous du retour des 33 tours ?
Du
bien et du mal, c’est comme tout !
J’aime
les vinyls, j’en ai toujours eu (merci à mes parents!), j’aime
les pochettes, on peut lire les crédits facilement, c’est des
vrais objets. J’aime les vinyls quand ils sont en bon état, car un
vinyl qui craque c’est pas très intéressant… il vaut mieux un
CD en bon état qu’un vinyl en mauvais état.
Ce
que je n’aime pas c’est que c’est revenu à la mode, donc les
prix augmentent et certaines maison de disques en profite pour sortir
des pressages pourris. J’ai acheté un pressage récent de L’Homme
à Tête de Chou qui est honteux, grande déception.
13.
Et franchement, est-ce que vous vous êtes intéressée à la tournée
country de Silvie Vartan ?
Je
n’en ai pas entendu parler. Et non ça ne m’intéresse pas!
14.
Pouvez-vous nous donner votre avis sur The Voïce ou la Nouvelle
Star ?
Je
vais m’abstenir, je n’ai pas envie d’être désagréable !!
15.
Avez-vous déjà rencontré Sophie Tith ?
Je
ne sais pas qui est cette personne !
16.
Nous avons parlé de vous avec Jack Art, vos oreilles n’ont pas dû siffler car il vous apprécie, avez-vous un projet avec lui ?
Non,
rien de prévu.
17.
Avez-vous été touchée pas le décè de Fats Domino ?
Je
suis rarement touchée par la mort des célébrités. En dehors de
celle de Lennon, ce qui est étonnant car il est mort bien avant ma
naissance… n’empêche que je me souviens quand j’avais 6 ans,
j’écoutais Lennon et me suis mise à pleurer car je ne comprenais
pas qu’on puisse tuer un homme avec une aussi belle voix…
Et
sinon j’ai été touchée par la mort de Tom Petty il y a un peu
plus d’un mois. Je n’ai pas pleuré sur le coup, car je ne
connais pas le mec et trouvais ça déplacé de pleurer quelqu’un
qu’on ne connaît pas. Puis la journée est passée, j’ai pris
une guitare, joué une de ses chansons (Louisiana Rain) et dès la
deuxième phrase j’ai littéralement explosé en larmes.
Y
a la mort de Chuck Berry aussi mais il avait l’âge de mourir comme
Fats Domino. Contrairement à Lennon ou Tom Petty.
TOM PETTY
18.
Que vous donne comme impression la perte de ces grands, les uns après
les autres ?
Qu’on
y passera tous, les grands comme les petits ! Mais en attendant…
time is on my side !
19.
Pensez-vous que ce que vous faites pourra traverser le temps ?
Non.
Évidemment si c’est le cas j’en serai ravie, mais je n’y crois
pas. J’ai la chance de pouvoir faire ce que j’aime, je le fais
tant que je peux.
20.
Je serais curieux de savoir ce que vous pensez des Insus ?
Je
n’en pense pas grande chose, je n’ai jamais aimé Téléphone.
J’aime bien Louis Bertignac humainement, j’ai passé deux, trois
soirées avec lui à jouer des morceaux des Stones. C’est un grand
fan des Stones comme moi, on peut ne pas s’arrêter de jouer leur
chansons. On connaît tous les plans, toutes les paroles, de vrais
fanatiques! On a tellement joué sur leurs disques que dès qu’on
joue un morceau, on enchaîne instinctivement sur le morceau qui suit
sur leurs disques… suis-je claire ?? disons que je me souviens
avoir joué I Got The Blues avec lui et on avait à peine fini de le
jouer qu’on a enchaîné, sans même se concerter, avec un belle
version de Sister Morphine puis Dead Flowers… je pense pas qu’on
ait joué Moonlight Mile cela dit.. ?
LOUIS BERTIGNAC
21.
Et de la tournée de Johnny, Eddy et Jacques Dutronc
Je
suis allée les voir en juin à Bercy, mon parrain (Jean-Yves
D’Angelo) joue avec eux et m’a invitée. J’ai passé un super
moment. J’adore Dutronc et ai un faible pour certaines chansons de
Mitchell. Halliday je ne connais pas. J’étais très heureuse de
voir Dutronc et Mitchell.
Eddy Mitchell, Johnny Hallyday et Jacques Dutronc
Photo: © ©Andred
22.
Quels sont les noms d’artistes français qui ont fait vivre la
musique américaine en France, pour que vous fassiez de même ?
Euh…
je ne sais pas… ma culture française est TRÈS limitée…
j’écoute Gainsbourg, Christophe, Nino Ferrer, Dutronc, Brassens….
parfois quelques vieilles chansons de Renaud… Je crois que Joe
Dassin a fait vivre la musique américaine en France avec sa reprise
de Yellow River (L’Amérique) entre autre, et Cabrel aussi,
peut-être Bashung aussi ? Évidemment Hugues Aufray qui a repris
Dylan… C’est de la musicologie là… je ne suis vraiment pas
calée en musique française.
HUGHES AUFRAY ET BOB DYLAN
Bob Dylan et Hugues Aufray, à Paris, en 1964.
Cette photo de Tony Frank figure sur la pochette de l’album « Aufray chante Dylan »
Cette photo de Tony Frank figure sur la pochette de l’album « Aufray chante Dylan »
23.
Margot Cotten, vous êtes heureuse ?
Oui
! J’ai beaucoup de chance de pouvoir vivre de ce que j’aime.
J’espère que ça durera !
En
tous les cas je suis heureux de chaque fois vous rencontrer et de
vous passer à la QUESTION. Vous connaissez BAZAR MUSIC, c’est vous
qui devez conclure. Dites absolument tout ce que vous voulez. Je vous
remercie et vous embrasse :
Merci
à vous, et aux lecteurs de Bazar Music!
Je
serai en concert avec les Bee’s Knees le 22 novembre à
L’Alimentation Générale (64 rue Jean Pierre Timbaud) pour la
sortie digitale du single et le 8 décembre au Paris Prague Jazz Club
(18 rue Bonaparte) pour la sortie physique du single en 45 tours.
Photos en NB: Barbara FG.
Liens:
https://fanlink.to/bees- knees-single
Après cette interview j'en profite pour rééditer un article que j'avais écrit voilà quelque temps concernant l'album de Margot Cotten: 2 &2
Margot Cotten ou
deux et deux font quatre.
La pochette de 2 &2
en noir et blanc, nous montre une Margot Cotten de profil, pensive.
Une pochette réussie, qui annonce que mathématiquement le disque
sera à la hauteur. Si nous regardons le dos de la pochette nous
trouvons Margot, cuir, jeans et bottes, assise sur des escaliers
toujours pensive. Sa chevelure un peu sauvage renforce sa beauté.
L’intérieur de la pochette du CD, lorsque vous la découvrez, vous
êtes surpris, par la couleur, et en feuilletant le beau livret, et
regardant cette voiture américaine et cet homme en position de
fœtus, nous pouvons penser : « Ah je comprends pourquoi
Margot est pensive ». Je comprends pourquoi, eh bien je sèche
un peu, nous en saurons un peu plus dans l’interview qui va suivre
cette chronique.
Margot Cotten aime
le Rock Américain et cela la pochette nous l’annonce clairement,
ainsi que dix titres que nous allons découvrir.
D'entrée la force
du Rock américain s’exprime, un pur bonheur, la voix de Margot
assure, il y a pas à dire le choix de placer ce « Silver
Soul » au début nous promet une écoute d’un bon niveau.
Nous allons partir sur les routes du far west, nous sentons la
poussière, et des noms illustres nous reviennent en mémoire. Des
noms qui nous ont tous fait rêver. La musique américaine, ou plutôt
le Rock, la Country, l’Outlaw Country pour être précis, la
Country Rock et le Rock Sudiste ne peuvent en aucun cas nous laisser
de marbre.
« An elephant
in the Deep Blue Sea » nous ramène dans un son plus Country,
tout en restant assez musclé. Il a bien sa place dans cette palette
qui nous peint l’Amérique qu’on aime, celle des grands espaces,
celles des amérindiens, des cow-boys, des ranchs, de la route 66,
celle où la vie est différente, dure, oui, mais différente. Dans
notre mémoire, au moins, le temps s’est arrêté. Et cette chanson
fait du bien aux stressés que nous sommes.
La suite nous laisse
dans le calme d’une ballade : « Laughing Without a
Smile ». Déposons nos bottes, et asseyons-nous au coin du feu
à siroter un bon café dans ces fameuses tasses en fer. Pour les
paroles nous verrons avec Margot qui nous répondra à quelques
questions. Mais un tel son, une telle ambiance est édifiante, ne
cherche pas l’exceptionnel, mais la paix du cœur.
S’en suit une
petite merveille avec un solo de guitare bien appréciable, sans
parler de la voix de Margot. Un sans faute jusqu’à maintenant.
Non, je ne cire pas les bottes de la belle Margot, mais je constate,
simplement. Voilà un morceau proche de la perfection, en tous les
cas, ce n’est pas avec « Pecan Boy » que nous pourrons
dire que ce disque est médiocre.
Nous voilà dans un
climat Country, Folk Country (?) En tous les cas « Mrs
Johnson » ressemble à un western, le morceau a un rythme et
une slide guitare qui assure tout en douceur. Un tel morceau ne
passerait pas dans nos hits parades, mais cela n’est pas grave, je
dirais même heureusement, il ne faut pas salir l’œuvre.
Yeap voilà la
Country Rock qui va faire danser tout le monde « Paris Rain »,
une chanson qui nous parle de Paris, de la Californie... du cœur de
Margot, tiraillée entre les deux ? Un peu comme nous. Mais nous
savons que l’Amérique n’est pas toujours un rêve. Cependant on
peut aimer ce pays, c’est certain, et en rêver, être tirailler,
c’est certains.
Margot nous chante
une ballade dont elle a le secret, sa voix est dramatique,
attachante, c’est beau et triste. Margot est à l’aise dans cette
chanson « Eve & Earl », comme elle l’est d’ailleurs
dans toutes les autres. Quand on pense qu’elle compose tout. Ce
n’est pas rien : chapeau pas, à notre Coutry Rock Woman. Il
faudra que Margot nous dise deux mots sur cette chanson qui semble
parler de suicide, ah mais tout n’est pas rose en Amérique.
Avec « Eucalyptus
Mind » Margot Cotten revient à un rythme plus soutenu tout en
restant, ce que je me permet d’appeler, une ballade où le paysage
défile sous nos yeux. Cette Amérique tant aimée. Cette Amérique
qui nous a donné tant de légendes, défile sous nos yeux. Les
guitares renforcent cette impression. Et en entendant cette jolie
chanson, je ne peux m’empêcher, avec une certaine émotion, même
si cela n’a certainement rien à voir, à Johnny Cash, à son
testament « Hurt », aux images du clip. Oui les grands de
la musique américaine ne sont pas loin, ils sont l’âme de cette
musique.
Guitare acoustique,
voix parfaitement posée de Margot, le morceau commence, et nous
revoilà dans un temps où tout semblait autre. Un temps qui n’a
peut-être jamais existé en fait. L’homme étant l’homme. Cette
chanson « (Welcome to) the Sleepy Town » est très
agréable. Tiens elle aurait pu être chantée sur les planches du
fameux festival, le plus légendaire.
Margot Cotten aime
nous raconter des histoire, elle aime les ballade à l’entendre,
chanson après chanson, mais on ne s’ennuie jamais tant la musique
est belle et la voix non pas monotone. « Afraid of the Night »
est le dernier morceau de cette bien agréable galette. Nous sommes
reposés après une telle écoute. Mais il vaut la peine
d’approfondir tout cela, car si Margot aime raconter des histoires,
j’aimerais bien savoir ce qu’elle nous dit. Car si nous voyons
des images nous voyons l’Amérique aimée, celle des légendes.
Interview de Margot
Cotten
Ichigo
Samuru :
Margot Cotten, pourquoi et pour qui jouez-vous de la musique ?
Margot
Cotten : Je joue de la musique parce que je ne peux pas faire
autrement ! Si je ne joue pas, je suis déprimée. C’est un besoin
physique et psychique!
Je
joue principalement pour moi, mais je ne peux pas nier que c’est un
bonheur de jouer pour les autres, de savoir que peut-être on peut
égayer/changer leur journée avec quelques accords et une simple
mélodie.
I.S. :
D’où vous vient cet intérêt pour la musique Américaine ?
M.C. :
Je dois ça à mes parents. Ma mère est une fan inconditionnelle de
New Orleans Jazz (ça lui vient de son père) et des Beatles, et mon
père de groupes de la British Invasion, de blues, rock’n’roll,
country. Toute petite j’écoutais Clarence Williams, Abbey Road,
les Rolling Stones, Robert Johnson, Creedence etc.
Le
premier groupe sur lequel j’ai fait une énorme fixette c’était
les Rolling Stones. À 9 ans, j’étais une véritable fanatique.
Grâce à eux j’ai découvert beaucoup de musique américaine :
Howlin’ Wolf, Muddy Waters, Gram Parsons, Otis Redding… Je suis
partie des Rolling Stones et ai remonté le temps.
MUDDY WATERS
I.S. :
Trouvez-vous un public ouvert à votre musique en France ?
M.C. :
Oui, il y a en fait des gens qui aiment la même musique que moi.
Avant d’avoir internet, je pensais que personne en France ne
connaissait les Stones !!! J’ai découvert que j’avais tort !
J’ai eu plein de remerciements de gens qui sont heureux de savoir
que je porte le flambeau de cette musique trop peu écoutée ici.
I.S. :
Composez-vous en vue de la scène ou l’album prime ?
M.C. :
Ça dépend. À vrai dire, ça vient comme ça vient, je ne réfléchis
pas à ce que je fais. C’est très spontané. Faut pas réfléchir
trop pour écrire de la musique sinon on brise le charme et la magie
du morceau.
I.S. :
La scène vous est-elle indispensable ?
M.C. :
J’adore jouer en public et jouer avec mon groupe. On devient
quelqu’un d’autre une fois sur scène, c’est très agréable
comme sensation. Quel plaisir de voir la réaction des gens que ce
soit quand je joue mes morceaux ou des covers. C’est drôle parfois
les gens réagissent plus à mes chansons qu’aux covers que je
fais. Ça fait du bien à l’égo de savoir qu’une chanson de
Margot Cotten reçoit plus d’applaudissements qu’une chanson de
Dylan ou Tom Petty ou les Rolling Stones !!
I.S. :
De quoi parlent les chansons de 2&2 ?
M.C. :
Ce sont principalement des chansons d’amour, tristes et
nostalgiques. Certaines parlent de l’Amérique comme Paris Rain,
Eucalyptus Mind, Silver Soul (inspirée par Little Big Man), Mrs
Johnson (hommage à Robert Johnson). D’autres parlent plus ou moins
de ce que j’ai vécu : Sleepy Town, Afraid of the Night, Eve&Earl,
Laughing without a Smile, Pecan Boy. J’invente des histoires en
partant de choses réellement vécues, j’écris à propos de mes
proches, mes amis parfois.
I.S.
« Paris Rain » exprime-t-elle un tiraillement dans votre
cœur entre Paris et les USA ?
M.C. :
Paris Rain je l’ai écrite en pensant à deux amis (qui s’appellent
Arthur tous les deux d’ailleurs !) et qui étaient étonnés que je
parle autant des États Unis dans mes chansons alors que je n’y
avais jamais mis les pieds. Je pense qu’on peut écrire et chanter
des choses non vécues tout en restant sincère. Il faut laisser
place à l’imagination ! Je crois bien que Kerouac n’a jamais
trop quitté l’appartement de sa mère et il a quand même réussi
à nous faire voyager avec ses romans…
JACK KEROUAC
Quand
j’ai écrit cette chanson, il pleuvait et je sentais que j’allais
être triste. Dans ces cas, je mets End of The Line des Traveling
Wilburys et ça me redonne le moral, là j’ai juste pris ma 12
cordes acoustique et j’ai joué. La chanson est venue comme ça
d’un coup, les paroles aussi. La chanson a été écrite le temps
de la jouer ! En 3 minutes chrono !
I.S. :
Une chanson me paraît particulièrement dramatique, bien que je ne
comprenne pas l’anglais, il s’agit de « Eve & Earl » .
Est-ce exact ?
M.C. :
Tout à fait exact, ça n’est pas du tout une chanson gaie. C’est
dramatique même. La chanson s’inspire d’un de mes films
préférés, Harold & Maude. C’est une belle histoire d’amour
impossible.
I.S. :
Si je vous dis que votre album, même si on ne comprend pas
l’anglais, nous fait voyager et que devant nos yeux, apparaissent
des visages célèbres qui ont fait que nous aimons cette Amérique,
que vous chantez. Qu’en pensez-vous ?
M.C. :
J’en pense que c’est l’effet souhaité ! Et que les chansons
ont été écrites pour ça, pour faire voyager, pour laisser place à
l’imagination.
I.S. :
Comment composez-vous ?
M.C. :
Avec une guitare, un stylo, du papier et un dictaphone ! Je ne
compose jamais de la même façon. Parfois j’ai une mélodie en
tête avec des bouts de paroles alors je prends ma guitare et je
cherche les accords qui vont avec. Parfois je joue de la guitare et
d’un seul coup un accord me « parle » et je cherche le
suivant, puis le suivant, puis je fredonne une mélodie puis j’écris
des paroles dessus. Parfois j’ai déjà les paroles d’écrites
mais pas de mélodie. C’est toujours spontané, ça vient comme ça.
Sleepy town je l’ai eu en tête alors que j’allais m’endormir…
j’ai tout de suite rallumé la lumière et pris une guitare, un
papier, un stylo et tadaaa ! Ça m’arrive peu souvent d’écrire
une chanson sur plusieurs jours.
I.S. :
Sur la pochette de votre album vous semblez très pensive, au dos
aussi d’ailleurs. A quoi pensez-vous Margot Cotten, à ce que nous
découvrons à l’intérieur de la pochette, lorsqu’on l’ouvre ?
Expliquez-nous ces magnifiques dessins en quelques mots.
M.C. :
Les photos de l’album ont été prises par ma grande amie
photographe Barbara FG, c’est la seule personne avec qui je peux
être moi-même quand il y a un appareil fixé sur moi. Je
crois que sur la photo de la pochette je devais être en train de
jouer de la guitare, certainement Cocaïne Blues ou Love In Vain.
Quand à celle dans les escaliers je devais regarder le paysage et me
remémorer les souvenirs liés à cet escalier sur lequel j’ai
passé pas mal de temps dans mon adolescence. J’ai l’air triste
dans les deux cas et mes chansons ne sont pas toujours très gaies
mais en fait je suis quelqu'un de joyeux, d’où l’intérieur
féerique de la pochette ! Beau contraste entre les photos et les
illustrations qui reflète très bien celui entre mes chansons et ma
personne !
Les
illustrations ont été faites par ma sœur graphiste Louise Sola
Cotten, elle fait des collages numériques que je trouve sublime. Je
lui ai demandé d’écouter mes chansons et de les illustrer, ce
qu’elle a fait avec brio ! Son travail me touche. C’est aussi
elle qui a fait tout le graphisme de l’album.
I.S. :
En deux mots que pouvez vous nous dire sur :
a)
Bob Dylan : Parolier génial - harmoniciste affreux ! Pendant
longtemps je n’aimais ses chansons que lorsqu’elles étaient
interprétées par d’autres, puis vers 16 ans, j’ai eu un déclic
en entendant Just Like A Woman. Un ami m’a prêté Blonde on Blonde
et Time Out Of Mind et depuis je suis accro au grand dam de certains!
b)
Joan Baez : Je n’ai jamais vraiment écouté Joan Baez. Le
peu que je connaisse à travers Dylan ne m’a jamais emballée plus
que ça. J’ai entendu de très belles reprises de Dylan qu’elle a
faites avec Maxime Leforestier. Sublime.
c)
Emmylou Harris : Merveilleuse. Je suis une fan
inconditionnelle de Gram Parsons, qu’elle chance elle a eût de
chanter avec lui. Les premiers albums d’Emmylou sont sublimes, je
les écoute très souvent. Elle m’a fait découvrir Townes Van
Zandt grâce à sa reprise de Pancho et Lefty sur Luxury Liner.
d)
Johnny Cash : Grand monsieur aussi ! En ce moment je ré-écoute
American Recordings et Unchained, des albums « récents »
(années 90) produits par Rick Rubin. Sur Unchained il est accompagné
par un de mes groupes favoris : Tom Petty & The Heartbreakers.
e)
Lynyrd Skynyrd : Pure merveille ! Leur premier album est
incroyable, y a que des tubes! J’adore ce groupe, j’ai passé des
heures, que dis-je ? des jours, à écouter One More From the Road,
super live !
f)
The Allman Brothers Band : Brothers and Sisters est un
monument ! Louis-Marin Renaud (mon homme à tout faire!) est plus fan
des Allman que moi, on peut le voir d’ailleurs dans notre
dernière vidéo live EZ Rider (disponible sur YouTube), il porte
un t shirt des Allman et il joue comme Dickey Betts et Duane ! Un
génie !
I.S. :
Oh nous aurions pu continuer la liste encore longtemps, mais ces noms
me sont venus à l’esprit en vous écoutant, pas Dolly Parton
étrangement….
M.C. :
ça doit être à cause de la différence de taille de nos seins !!
(Rire)
I.S. :
Margot Cotten, je vous remercie pour votre gentillesse et vous laisse
conclure :
M.C. :
Merci ! Je serai en concert avec mon merveilleux groupe à Paris le
16 juin à La Bellevilloise pour le festival Folk You.
Liens:
https://fanlink.to/bees-
jeudi 9 novembre 2017
Jean Louis Murat - Cordes (teaser)
Il faut préserver la bonne musique, cette espèce de musiciens géniaux qui osent composer. Vraiment j'admire Jean-Louis Murat non pas parce qu'il me rappelle celui-ci ou celui-là, mais parce qu'il est Jean-Louis Murat, un compositeur de génie. C'est franchement le compositeur que j'ai le plus écouté, pourtant je suis un écoutant de Frank Zappa. C'est ce dernier qui m'a amener à écouté Murat. En effet, ouvert d'oreille grâce à Zappa, j'ai entendu Muragostang et ce fut pour moi une nouvelle découverte bouleversante, puis ce fut Mustango, et les autres. Seulement j'ai lu un jour que Jean-Louis Murat s'est plaint qu'on ne parlait pas assez de sa musique. Et c'est vrai. Polly Jean, le LP de neuf titres, nous révèle un compositeur underground, quelqu'un qui ose la musique, qui ose les sons, avec même un imitation. Un autre Murat? Non pas, le génie. Et ce teaser de "Cordes" ne peut que nous donner d'entendre un album autrement. un tournant peut-être, un peu comme Lou Reed, Jean-Louis Murat semble allez chercher les sons. On s'est un peu moqué de moi, lorsque je disais cela. Mais je constate que le maître n'a pas peur du mur du son. un album étrange, fascinant, à la pochette belle et colorée, nous allons entendre de la musique c'est sûr. Quand Murat ose. Il en a peut-être marre de ce système qui de toute façon s'en fiche des bons artistes. Et franchement, il manque un compositeur en France, mais, il ne manque plus en fait, Murat est là on the road again, où il y a des travaux, c'est la N89. Ne ratons pas ces travaux musicaux et les textes qui vont avec
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