Affiche du concert
Il y a quelque chose dans la voix de Sébastien Polloni qui me touche, sans parler de sa musique. Nous verrons avec lui tout cela plus en détail, pour l’instant je vous laisse lire le titre de « Ton île » l’un des trois extraits que l’on peut entendre sur
http://www.microcultures.fr/fr/project/view/metamorphoses
TON ÎLE
Tangue encore si tu peux
Sois fragile et futile
Attends encore un peu
Pour rejoindre ton île, ton île
Laisse passer l’orage
Et contemple une à une
Les rides qui ravagent
Les reflets de la lune, la lune, la lune
Reste sourde encore au chant des sirènes
Garde encore un peu l’allure d’une reine
Reste sourde encore au chant des sirènes
Garde encore un peu l’allure d’une reine, d’une reine
Tarde encore si tu peux
Même si rien n’arrive
Apprends encore un peu
A désirer la rive, la rive
Laisse partir au loin
Où s’arrache le fil
Les nuées qui se prennent
Aux lumières de la ville, la ville, la ville
Reste sourde encore au chant des sirènes
Garde encore un peu l’allure d’une reine
Reste sourde encore au chant des sirènes
Garde encore un peu l’allure d’une reine, d’une reine, d’une reine
Alors est-ce que l’on peut classer Sébastien Polloni dans la chanson française ? Oui bien entendu. Mais pas dans la variété, nous voilà dans un niveau plus haut. Bien que certains ont dit que Sébastien Polloni devait encore mûrir sa musique. Je ne voix pas en quoi ? Certainement, chaque artiste doit progresser. Mais n’oublions pas que notre auteur compositeur et interprète n’est pas un professionnel. Il doit le devenir. D'ailleurs Sébastien Polloni va sortir son deuxième album. Donc nous le reverrons pour cet événement.
Je n’ai pas à dire grand-chose pour l’instant sur ses chansons, sinon qu’elles sont belles, et que Sébastien nous laisse entendre des paroles qui ne froissent pas. Rien de vulgaire, ou de tendancieux, tout est doux, humble même, je dirai. Une belle écoute, avec un son parfait, une musicalité reposante. Alors je dis Oui à cet album qui va venir. Et je me réjouis de bientôt vous en reparler.
En attendant nous allons faire connaissance avec Sébastien Polloni :
Sébastien Polloni en concert au Tremplin à Beaumont
Heureux certes, mais soulagé surtout. Atteindre l'objectif sur Microcultures était essentiel pour sortir ce deuxième opus dans de bonnes conditions.
Sébastien Polloni, parlez-nous un peu de vous. Vous n’êtes pas disons professionnel , c’est bien ça ?
Je suis un semi-professionnel. Je cumule un travail d'enseignant en mathématiques et la musique. J'essaie d'être le plus professionnel possible dans les deux domaines ; dans l'un comme dans l'autre il s'agit de faire de la scène !
Que disent vos personnes proches ? que ce soit en famille ou au travail, de votre désir de devenir professionnel dans la musique ?
A peu près rien... Ils me voient évoluer dans les deux domaines, pour eux j'ai deux vies parallèles, qui parfois se croisent. Ce qui revient le plus fréquemment est la notion d'indépendance que me laisse le fait de ne pas dépendre financièrement de mon projet artistique.
Vous chantez des chansons très belles, très douces et fortes, il n’y a pas de paroles choquantes (enfin sur les trois que j’ai écoutées, d’ailleurs j’ai recopié « Ton île » pour nos lecteurs), est-ce voulu de rester abordable pour le plus grand nombre ?
Je ne pense pas à comment va être accueillie une chanson par le public. J'essaie d'être le plus sincère possible, rien de plus, rien de moins...
Votre voix me touche beaucoup, d’où vient-elle ?
Je ne sais pas d'où elle vient, mais elle en vient naturellement...
Votre musique est aussi très touchante, d’où vient-elle ?
Elle vient sûrement de la digestion de tout ce que j'ai pu écouter... Et soyons francs, elle est très bien mise en valeur par les personnes avec qui je travaille, en particulier Benjamin Tessier en ce moment !
Vous avez déjà sorti un premier album, que pouvez-vous nous dire à son sujet ?
Je peux dire que cet album restera un très bon souvenir, que j'assume encore sans problème la plupart des chansons, même si globalement je le trouve un peu trop lisse.
Le prochain album « Métamorphose(s) », sortira en fin d’année 2017 et début 2018, voulez-vous un peu nous en parler ? (nous nous reverrons lors de sa sortie pour une chronique et une interview si vous êtes d’accord)
Évidemment que je suis d'accord pour une chronique !
Cet album aborde le thème de la métamorphose personnelle et celle plus générale de l'Homme au cours de sa vie. Il sera très différent du premier, cohérent de bout en bout et surprendra sûrement un peu par rapport au premier...
En écrivant cette interview, j’écoute en boucle vos trois morceaux, qui me donnent vraiment les frissons, surtout « Un aller simple ». Pourquoi pensez-vous ?
C'est toujours un honneur de recevoir une telle question !
Même s'il serait bien présomptueux de croire avoir l'explication, je pense que cette chanson est au plus proche de l'os. Je crois qu'elle fait forcément référence à des impressions que chaque auditeur a déjà ressenties, elle questionne simplement, et peut-être efficacement, sur notre finitude et l'infinité de questions que cela provoque.
Vos chansons sont-elles l’expression de ce que vous ressentez en général ?
De ce que je ressens ou voudrais ressentir... De ce que je pense que les autres ressentent…
Il n’y a pas beaucoup de « gaieté », est-ce voulu ou est-ce moi qui écoute mal ?
Je pense que j’ai une mélancolie joyeuse pourtant quand j’écris…
Aimez-vous la scène ?
Oui, j’adore ça. Quoi de plus agréable : des gens prennent du temps pour venir vous voir et vous écouter.. C’est un moment de partage, que ce soit avec le public ou les musiciens.
Le public a-t-il de l’importance pour vous ?
Évidemment !
Les remarques des écoutants ? (je n’aime pas le mot fan)
J’écoute toutes les remarques et je tiens compte de celles qui me semblent le mériter.
Pour qui faites-vous tout cela Sébastien Polloni ?
L’écriture : je fais ça pour moi. Écrire est un acte très égoïste, vaniteux et irresponsable…
La scène : je fais ça à la fois pour partager avec le public et pour me rassurer…
Et pourquoi ?
J’écris parce que j’aime chercher à exprimer de manière simple une pensée plus complexe, parce que les mots des autres me touchent et que j’espère pouvoir faire de même.
Je chante ces mots parce que pour moi c’est le moyen d’expression et de partage le plus agréable.
A quoi pensez-vous lorsque vous écrivez ? A la scène d’abord ?
Je ne pense surtout pas à la scène. J’essaie de ne penser qu’à la meilleure façon d’exprimer des sentiments.
Vous parlez d’Anges dans votre chansons « Les sauteuses à la corde », sont-ce les enfants ?
Au premier degré oui. En cherchant plus loin on peut y entendre nos propres fantômes…
Souvent les artistes parlent des Anges, pourquoi pensez-vous ?
Aucune idée… une version idéalisée et asexuée de l’humain peut-être… ?
Cette lumière étrange, qu’est-ce ? Vous croyez en un haut-delà ?
La lumière est étrange parce qu’inhabituelle, fantasmée, inquiétante, dangereuse peut-être…
Crois-je en un haut-delà… ? Le moi cartésien non, le moi en quête de consolation ne peut pas faire autrement…
Pour votre deuxième album « Métamorphose(s) », une chronique et une interview, c’est d’accord ?
Avec plaisir !
Seriez-vous aussi ok pour une chronique sur votre premier album « Ravines » ?
Idem !
J’aime les titres de vos albums, le fait qu’ils soient courts est-ce une recherche voulue ?
Oui, il faut parfois aller à l’essentiel !
Enfin quelques petites questions :
Celui (ou celle) qui vous a influencé le plus ? :
Alain Bashung
LE chanteur (ou musicien) français ?:
Un seul : impossible… Alain Bashung, Jean-Louis Murat, Dominique A, Bertrand Belin…
LA chanteuse (ou musicienne) française ?:
Kerenn Ann (enfin si on peut la cataloguer comme française…)
L’album incontournable ? :
Fantaisie militaire
Ce que vous aimez :
J’aime que les sentiments soient exacerbés !
Ce que vous n’aimez pas :
Les tomates crues…
Votre plus grand désir ?:
Que la route soit longue et impétueuse…
Merci beaucoup pour votre patience, oui, car vous avez dû attendre. Et je vous félicite d’avoir pu réunir la somme nécessaire pour terminer votre projet d’un nouvel album « Métamorphose(s) ». Je vous laisse conclure Sébastien Polloni. Vous êtes libre de dire ce que vous voulez, la page est à vous.
J’aime bien dire merci, parfois on me le reproche même…mais tant pis.
Je crois que je cherche avant tout à partager mes écrits, ma musique, mes doutes… alors quand on prend le temps de se pencher sur moi, je suis reconnaissant.
Merci à vous !
Sébastien Polloni avec deux de ses musiciens, Papillon et Laurent Berthon
Ichigo Samuru
Crédit photos: Yann Cabello
Lien Facebook: https://www.facebook.com/sebastien.polloni
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